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Biicou : « Nos enfants n’ont plus besoin de produits neufs ».

© Biicou

Depuis son premier souffle, la start-up Biicou met tout en œuvre pour aider les parents à mettre un pied dans le monde de l’économie circulaire, en proposant du matériel de puériculture reconditionné. La start-up a ouvert sa première boutique en janvier 2023, dans le Centre Commercial Ermont (Val d’Oise). Entretien avec l’un de ses fondateurs, Yann Spigolis.

 

Sur quel concept se base Biicou ?

 

Yann Spigolis : Avec Harold Martin, mon associé, nous avons souhaité créer une entreprise qui permette aux parents de s’équiper pour l’arrivée d’un enfant avec du matériel de puériculture présentant tous les avantages du neuf, tout en ayant un impact carbone réduit de 90%. Nous avons commencé avec les poussettes, l’accessoire indispensable, qui représente souvent un coût important, pour intégrer peu à peu de nouvelles références comme des lits parapluie, des porte-bébé, des transats ou encore des chaises hautes.

Le matériel est traité dans notre usine de reconditionnement située à Villetaneuse (93) : nettoyage et désinfection, changement de pièces, réparation, contrôle sécurité… Tout est prévu pour, à l’arrivée, revendre sur notre site et en market place des objets parfaitement reconditionnés, jusqu’à 60% moins chers que les équivalents neufs.

Dès le lancement de nos activités nous avons également mis en place un service de réparation de poussettes à domicile, pour remplacer une roue arrachée ou trop abîmée, ou débloquer le système de frein et de pliage par exemple.

 

Grâce au Prix Économie circulaire du Prix engagé pour demain décerné par Galimmo, foncière spécialisée dans l’immobilier de commerce, vous avez eu l’opportunité d’ouvrir une première boutique dans le Centre Commercial Ermont (Val d’Oise)…

 

Y.S : Une grande chance pour nous ! Nous avons en effet pu ouvrir en janvier 2023 notre toute première boutique, pour l’achat et la revente d’articles de puériculture reconditionnés. Nous y proposons aussi des jouets de seconde main, des vêtements et des articles neufs fabriqués en France (biberons, pochettes de congélation de lait maternel, capes de bains…).

L’accueil a été jusqu’à présent excellent. Les parents découragés après plusieurs rendez-vous ratés organisés via des plateformes de vente entre particuliers sont ravis de pouvoir proposer ou revendre leur matériel directement en boutique, bénéficiant ainsi d’un service professionnel. L’atelier, situé dans le magasin, fonctionne également très bien.

Nous avons recruté deux personnes à temps plein, que nous avons formées pour tout connaitre sur les indispensables de la puériculture mais aussi pour gagner en agilité car les articles que nous vendons changent souvent. Il faut un peu tout connaître et apprendre à être un vrai couteau suisse.

© Biicou

Lancer Biicou dans le retail était un objectif depuis le départ. Pourquoi ?

 

Y.S : L’univers de l’enfant implique plus qu’un autre de demander conseils, de voir les produits, pour se rendre compte par exemple de leur encombrement, et de les toucher. Surtout pour le premier enfant. Et il faut aussi avouer que, contrairement à l’électronique, le reconditionné en puériculture peut être victime d’a priori négatifs. Voir les produits en magasin, en discuter avec un conseiller permet aux parents d’être rassurés, tant sur l’aspect hygiène que sécurité. Faire de la pédagogie et expliquer comment le matériel est reconditionné est bien plus efficace en boutique. 

 

Ce concept de produits de puériculture réparés et reconditionnés existe-t-il déjà en France ?

 

Y.S : Il existe une boutique à Lyon, mais nulle part ailleurs en France. C’est une proposition que l’on retrouve plutôt aux USA et au Canada. D’ailleurs, notre boutique  a récemment reçu la visite de responsables marketing américains dans le cadre d’un retail tour en Europe !

© Biicou

Quelles seront les futures actualités de Biicou ?

 

Y.S : Nous travaillons actuellement sur l’ouverture d’un autre concept, dans Paris, pour toucher une cible urbaine. Il s’agira aussi d’un lieu où les mamans pourront trouver un espace pour allaiter, où des activités seront proposées comme des ateliers lecture… Un lieu de vie sympa pour que les familles y passent un peu de temps durant le week-end.

 

Au fait, que faisiez-vous avant de créer Biicou ?

 

Y.S : J’ai travaillé chez L’Oréal au développement de produits pour les marques Carita et Decléor. C’est là-bas que j’ai rencontré mon associé Harold. Puis, j’ai occupé la fonction de directeur des opérations chez Prêt à Pousser, une start-up qui propose des potagers d’intérieur. Nous étions 9 salariés lorsque je suis arrivé et 35 deux ans plus tard, quand je suis parti. Cela m’a permis d’acquérir une bonne expérience en opérationnel dans une petite structure en développement.