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[Dossier] Ces marques de mode éthiques et engagées #2 : HOPAAL, ECCLO, 1083.

Ces marques de mode éthiques et engagées. #1 : Stella Pardo, Noyoco, Andore, Graine.

Heureusement qu’elles existent, ces marques de prêt à porter qui ont décidé de produire mieux et d’inviter leurs clients à consommer moins. Ces marques qui travaillent pour plus de transparence et de responsabilité. Ces marques engagées, et parfois même militantes, pour qui la mode n’a rien d’éphémère.

Petit tour d’horizon, à la découverte de marques inspirantes qui mettent leur impact social et environnemental au cœur de leur raison d’être #2 :

HOPAAL (Mathieu Couacault et Clément Maulavé).

Créée en 2016 par deux jeunes étudiants de 23 ans, Mathieu Couacault et Clément Maulavé, Hopaal a su se faire une place privilégiée dans le cœur et la vie de clients engagés. La communauté Instagram Hopaal atteindra bientôt la barre des 50K !

 

L’équipe, aujourd’hui installée à Biarritz – où elle peut surfer quand ça lui chante -, dessine et conçoit des vêtements réalisés à partir de matières recyclées et revendique une approche locale et radicale. « Nos vêtements sont majoritairement confectionnés en France et partiellement au Portugal, toujours à moins de 1000 km de notre atelier à Biarritz. Plus nous recyclons, moins nous détruisons : c’est ça le futur. »

En effet, pourquoi consommer de nouvelles matières, quand certaines sont déjà disponibles, s’interroge l’équipe. « Le recyclage permet de revaloriser des matières abandonnées, de réduire drastiquement notre impact et de réparer les erreurs du passé liées à la surconsommation. En 2021, 88,3% des matières Hopaal étaient recyclées ». 

 

Lorsqu’il est question de production, celle-ci reste indissociable de matières cultivées en France, comme le lin et le chanvre. « Des filières de tradition qui régénèrent les sols et illustrent ce vers quoi nous devons tendre : une consommation raisonnée proche des champs de production ». Les circuits courts, qui limitent les transports et augmentent la transparence, sont toujours préférés. En 2021, 88,5% des dépenses de tissage de la marque et 52% des dépenses de confection ont irrigué les ateliers français.

 

Parmi les nouveautés Hopaal, le Pull Héritage, conçu et tricoté en France, est le fruit d’expérimentations depuis 2017. « Ce vêtement, élaboré en équipe est le résultat d’une collecte d’anciens pulls issus d’un recyclage post-consommation, un processus sophistiqué et engagé en faveur de l’environnement. C’est cette fusion de centaines de vêtements différents qui permet de transformer littéralement chaque Pull Héritage en pièce unique. Un savant mélange de laines hétérogènes récoltées, recyclées, triées, effilochées, puis assemblées ensemble. »

Hopaal, c’est aussi un magazine en ligne, engagé et inspirant, où l’on apprend pourquoi la marque ne fait pas de T-shirt blanc pour rester en phase avec ses engagements écologiques, quelle est sa vision de la sobriété ou encore quelle place occupe la joie dans l’engagement écologique et social.

Ecclo (Rémy Renard).

Ecclo, c’est l’histoire d’un voyage à travers les quatre coins du pays, à la rencontre de ceux « qui ont tenu bon malgré les délocalisations, ceux qui ont lancé leur activité alors que peu se souciaient de la durabilité et de la proximité ». C’est l’histoire d’un périple français au cours duquel l’équipe a rencontré des femmes et des hommes au savoir-faire inestimable. « Des individus rarement mis en avant, mais qui nous ont transmis leur passion. Filateurs, teinturiers, tisseurs, façonniers, tricoteurs, couturiers… tous nous ont donné l’envie de travailler à leurs côtés ».

C’est l’histoire d’une découverte dans tous les entrepôts visités : cette quantité importante de rouleaux des tissus, oubliés, invendus ou imparfaits, qui dorment chez de nombreux fabricants. Une matière première précieuse qui abrite le secret des vêtements « désimpactés ».

 

Créer à partir de ce qui existe déjà, sans puiser dans les ressources naturelles. C’est le défi que s’est lancé la marque. Être en mesure de proposer des vêtements produits localement à partir de tissus revalorisés, de fils inexploités, de fibres recyclées, de chutes de coton et d’anciens vêtements. 

 

« Nous valorisons des tissus qui ont une belle histoire, dont l’impact d’origine est déjà réduit. La quasi-totalité des étapes de fabrication des tissus de notre gamme revalorisée a été réalisée en France, parfois en Allemagne, en Belgique ou aux Pays-Bas. Certains d’entre eux contiennent du polyester, d’autres sont en 100 % coton bio. Dans la majorité des cas, ils ont été rachetés à un fournisseur français, qui a transformé sa matière dans le respect des normes européennes et environnementales ».

 

Ecclo, c’est une production en quantité limitée (jamais plus de 100 exemplaires d’une même pièce) de modèles assemblés avec soin dans les ateliers de confection de ses partenaires spécialisés. Résultat : le prix de vente d’un vêtement Ecclo est en grande partie déterminé par le travail à façon, la confection. « Nous ne considérons pas la fabrication française comme chère estime l’équipe. Son coût est juste et justifié ; il garantit un salaire décent et inclut les taxes françaises. ».

 

Les bureaux d’Ecclo sont situés en Essonne et les ateliers de confection partenaires se trouvent à quelques centaines de kilomètres, dans le Nord, les Vosges et la Loire. Bref, 100 % des vêtements sont confectionnés en France.  « La proximité géographique nous permet d’échanger avec nos partenaires, de leur rendre visite par la route ou par les rails, de lancer une production sereinement et de diminuer nos coûts de transport ». 

 

Ecclo, c’est enfin une marque très engagée, comme en témoignent les nombreuses publications Instagram en faveur du boycott de la coupe du monde de foot au Qatar.

1083 (Thomas Huriez).

En 2013, lorsque le Grenoblois Thomas Huriez, ancien informaticien, décide de se lancer dans l’aventure du jeans français avec 1083, l’engouement pour les produits fabriqués localement, dans le strict respect de l’environnement, n’en est qu’à ses balbutiements. Près de 10 ans plus tard, la marque a fait un beau chemin, créé 150 emplois en France – dont 100 directs – et la mode éthique et responsable est représentée par un nombre grandissant d’acteurs.

 

Le jeans ? Un produit universel. 5 milliards de pièces sont produites chaque année, dont 67 millions vendues en France en 2021. Mais le jeans est l’un des vêtements les plus polluants. « Lorsqu’il est fabriqué à bas coût, il engendre des conséquences dramatiques sur l’environnement. Imaginez que pour fabriquer un seul jeans conventionnel, pas moins de 10 000 litres d’eau sont nécessaires à la culture du coton, à la teinture et au délavage du jeans » explique la marque.

Et puis, il y a l’impact carbone engendré par tous ces jeans venus d’ailleurs et de plus loin encore. « Savez-vous qu’un jeans conventionnel parcourt jusqu’à 65 000 km lors de sa fabrication alors que 1083 km seulement séparent les 2 villes les plus éloignées de l’hexagone ? »

 

Tous les jeans 1083 sont en coton bio certifié GOTS, provenant principalement de Tanzanie, du Bénin ou du Mali, où l’irrigation est raisonnée. Avec sa gamme Infini, 1083 fait un pas de plus en proposant le premier jeans recyclé, recyclable à l’infini et consigné.

 

Tous les jeans sont pensés, dessinés, testés et essayés par les équipes 1083 à Romans-sur-Isère. Toutes les étapes, de la teinture à la confection en passant par le tissage ont été relocalisées en France. Oui, les jeans 1083 sont « les plus Made in France du monde » !

Les teintures (étape habituellement très polluante dans l’univers du textile) bénéficient de la labellisation Oekotex 100, fondamentale pour protéger la santé et l’environnement. Le tissage et la confection (coupe du denim, couture des différents éléments, finition grâce aux biais intérieurs, pose des boutons et rivets, repassage) sont réalisés dans différents ateliers en France. Quant au délavage des jeans, technique très polluante et nécessitant une grande quantité d’eau, 1083 s’est équipé d’une machine à délavage laser Jeanologia afin de délaver les jeans de la manière la plus écologique qui soit.

 

En 2018, 1083 crée l’école du jeans ! Un programme ambitieux et unique en France, élaboré en partenariat avec Pôle emploi, Opcalia, Créatech, qui permet l’embauche de 20 couturières en 2021 dans l’usine Tissage de France de Rupt-sur-Moselle où un nouvel atelier de confection a vu le jour.

Consulter le dossier dans son intégralité :

Heureusement qu’elles existent, ces marques de prêt à porter qui ont décidé de produire mieux et d’inviter leurs clients à consommer moins

Heureusement qu’elles existent, ces marques de prêt à porter qui ont décidé de produire mieux et d’inviter leurs clients à consommer moins