Tencent essuie son premier recul depuis 2004.
Pour la première fois depuis son introduction en bourse en 2004, Tencent a accusé une baisse de son chiffre d’affaires sur le dernier trimestre. Une baisse notamment due au ralentissement de l’économie chinoise et à la politique anti-monopole de Pékin.
Si, après avoir connu une croissance fulgurante depuis sa création, Tencent voyait déjà ralentir la progression de son chiffre d’affaires depuis la fin de l’année 2021, c’est une chute sans précédent de ses recettes publicitaires (-18%) que le géant chinois a essuyé au troisième trimestre 2022. En conséquence, son chiffre d’affaires a baissé de 3% entre avril et juin, et ses bénéfices ont été divisés par deux. Une situation qui a poussé le propriétaire de WeChat à supprimer 5.000 emplois et qui s’explique, entre autres facteurs, par le ralentissement de l’économie chinoise inhérent, notamment, aux fermetures dues au Covid et à l’éclatement de la bulle immobilière dans le pays.
Autre facteur défavorable à Tencent, qui, avec Alibaba, domine les secteurs de la technologie et du commerce de détail : la politique anti-monopole de Pékin. Depuis le début de l’année, l’organisme de surveillance antitrust chinois a sanctionné Tencent à plusieurs reprises. Au printemps dernier, Tencent a par exemple été sanctionné pour avoir caché avoir acquis, en 2011, 20 % de Okaybuy, site e-commerce de vente de chaussures.
Il faut dire que depuis deux ans, avec le renforcement, par Pékin, de sa lutte anti-monopole, les géants chinois de la tech et du commerce doivent régulièrement faire face à une pluie de sanctions à leur encontre. En 2020, l’annonce, par les autorités, de l’accélération de sa politique de répression à l’égard des situations de monopole, avait fait plonger en Bourse Tencent, ainsi qu’Alibaba ou encore JD.com, faisant perdre pas moins de 1.000 milliards de dollars de valorisation au secteur.
Au vu de la situation, Pony Ma, PDG et fondateur de Tencent a annoncé plusieurs mesures : « Nous avons activement abandonné les activités non essentielles, resserré nos dépenses de marketing et réduit les dépenses d’exploitation ». Ces coupes sombres permettront-elles au groupe, comme Pony Ma l’affirme, de renouer avec la croissance ?
Sources : Le Siècle Digital, Retail Detail, Les Echos