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Une inflation (déjà) à 2 chiffres sur les produits alimentaires, selon les patrons de Leclerc et de Système U.

Une inflation (déjà) à 2 chiffres sur les produits alimentaires, selon les patrons de Leclerc et de Système U.
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ous deux invités hier à s’exprimer sur BFM TV, respectivement dans l’émission d’Apolline de Malherbe et au micro d’Aurélie Casse, le Président du comité stratégique des centres Leclerc, Michel-Édouard Leclerc, et le PDG de Système U, Dominique Schelcher, sont unanimes. Pour eux, non seulement la France sera frappée par une inflation globale à deux chiffres d’ici 2023, mais la hausse des prix actuellement demandée par les fournisseurs aux acteurs de grande distribution s’élève, d’ores et déjà, à plus de 10%, notamment pour les produits alimentaires. “En réalité, l’inflation des produits alimentaires est déjà à deux chiffres, à presque 12 % en octobre”, déplore Dominique Schelcher. “Nous rentrons en fait dans un cycle d’inflation durable dont nous n’avions plus l’habitude.”

 

Même son de cloche du côté de Michel-Édouard Leclerc, qui prédit “un tsunami d’inflation en France”. Et de préciser que, dès à présent, les augmentations demandées par les fournisseurs s’élèvent à plus de 10%, voire s’approchent, pour certaines, de la barre des 20%. C’est le cas, par exemple, des boîtes de conserve de légumes (+17%) et des huiles et assaisonnements (+15%). Pire : les prix demandés pour les produits d’alimentation pour animaux auraient augmenté de pas moins de 41% ! 

 

“Cette période peut rebattre les cartes dans notre profession”.

 

Pour Dominique Schelcher, “après une première vague de hausses en 2022 liée aux prix des matières premières, les hausses à venir en 2023 seront étroitement liées à la répercussion des prix de l’énergie.” Autrement dit, ce n’est pas à un tsunami inflationniste auquel nous allons faire face, mais deux raz de marées qui devraient, non pas se succéder mais s’additionner, dans les prochains jours et prochaines semaines. Or, alors que l’inflation n’a pas encore atteint son paroxysme, “les Français se serrent déjà la ceinture et se reportent sur les marques de distributeurs qui sont 25% moins chères”, constate Michel-Édouard Leclerc. “Quelqu’un qui vient avec 35 euros ne va pas en dépenser 40 !” Le patron des centres Leclerc a ainsi tenu à tirer la sonnette d’alarme, quant à la possibilité d’une récession en janvier ou février”, induite par une “crainte d’inflation massive”. Une possibilité que le patron de Système U prend lui aussi très au sérieux : “Pour moi la vraie question des semaines et des mois qui viennent est le risque d’inversion de l’activité : nous en avons les signes avant-coureurs avec de premiers volumes en baisse”, a-t-il indiqué sur LinkedIn après son apparition à l’antenne.  “La seconde question est celle de la résistance des entreprises à ce contexte économique et à la possible récession qui arrive, particulièrement celle des PME de la chaîne agro-alimentaire. Nous rentrons dans une profonde période de transformation pour les entreprises, qui doivent s’adapter à cette nouvelle donne. Ce qui est aussi un formidable prétexte à la réinvention. Je crois que cette période peut rebattre les cartes dans notre profession.”