Commerces indépendants : entre espoir et désespoir.

Daprès une toute récente enquête menée par l’echoMMERCES, 61,40% des commerçants indépendants, tous secteurs d’activité confondus, affirment que leur activité est en baisse depuis le début de l’année. Les temps sont difficiles. Des leviers existent cependant pour compenser le manque à gagner et résister : la mise en place d’un magasin augmenté, localement bien ancré.

Les résultats de l’enquête menée par l’echoMMERCES, le média du commerce indépendant, sur l’activité des commerces durant le premier trimestre 2023 sont bien inquiétants. Et les perspectives pour le 2e trimestre ne sont pas plus encourageantes. 

4 578 commerçants indépendants ont été interrogés du 30 mars du 10 avril 2023. Aucun doute : le business model du petit commerce est atteint et le moral est en berne. Une mauvaise nouvelle pour ces professionnels de la proximité déjà fragilisés par la crise sanitaire. « Inflation alimentaire qui atteint des niveaux records, hausse des prix de l’essence, de l’électricité et même des loyers commerciaux, grèves à répétition… Le contexte économique et social n’a une nouvelle fois pas épargné les commerçants depuis le début de l’année » analyse le journaliste Laurent Maurel. Ce à quoi s’ajoute le mouvement social contre la réforme des retraites des dernières semaines.

D’après l’enquête, seuls 12,54% des répondants ont enregistré une hausse de chiffre d’affaires au 1er trimestre 2023 (vs le premier trimestre 2022), contre 61,40% des commerçants tous secteurs d’activité confondus qui affirment être en baisse. Dans le même temps, les charges fixes, elles, continuent d’augmenter et les loyers commerciaux sont revalorisés chaque trimestre.

41,79% des commerçants qui ont répondu à l’enquête envisagent ainsi d’augmenter leurs prix dans les semaines à venir, pour faire face à la hausse des charges fixes.

54,50% des commerçants interrogés se montrent plutôt pessimistes sur les perspectives d’activité pour les semaines et mois à venir.

Se digitaliser et miser sur l’omnicanalité.

Que faire pour ne pas se laisser gagner par la lassitude et baisser les bras quand on est un commerçant indépendant soumis à de nombreuses difficultés depuis 3 ans ? Comme le souligne Laurent Maurel, « le numérique ne pourra pas combler toute la perte d’activité, mais il n’en reste pas moins une piste à davantage explorer pour les indépendants ». Et c’est vrai ! Invités depuis des années à faire de leur commerce un commerce « augmenté » par le digital et notamment le mobile, les commerçants indépendants peuvent encore réagir et se donner une chance. 

Le fait est que la jeune génération n’est pas contre l’idée de se rendre en magasin, au contraire. Mais pour l’attirer, il faut adopter un nouveau schéma de commerce, de plus en plus éloigné de celui où il suffisait d’attendre sagement dans son magasin l’arrivée des clients.

Sans doute le commerce indépendant a-t-il aussi besoin d’un nouveau souffle et de jeunes commerçants rôdés au numérique…

Ne pas rester isolé et se fédérer localement.

Autre levier : la communauté ! Un commerçant isolé finit par perdre confiance et peut passer à côté de bonnes pratiques mises en place dans une boutique, au bout de sa rue. Ensemble, pour se serrer les coudes, en attendant des jours meilleurs. Ensemble, au sein d’une association qui peut être l’interlocutrice privilégiée auprès de la Ville. Ensemble, pour partager, échanger, s’entraider. Et ne pas se décourager. Car l’avenir reste le magasin.