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Limiter l’impact environnemental des livraisons rapides : vite, il y a urgence !

La dernière étude du World Economic Forum aborde l’impact du « dernier kilomètre » sur le climat. Des chiffres alarmants qui eux aussi prouvent qu’il y a urgence à changer les comportements et les modes de livraison.

Des chiffres à faire pâlir

Avec une augmentation de la demande de livraison urbaine de plus de 78% prévue d’ici 2030, 36% de véhicules supplémentaires seront comptabilisés dans les 100 premières villes du monde. C’est ce qu’annonce le World Economic Forum (WEF) dans sa dernière étude.

La hausse attendue en 2030 des gaz à effet de serre issus des activités de livraison a été estimée à 32%.

Des chiffres à faire pâlir mais qui ne sont guère étonnants lorsqu’on sait que 1 500 000 colis sont livrés chaque jour dans le centre-ville de New York City et environ 300 000 à Paris intramuros. Walmart vient de rendre disponible son option de livraison le jour même pour 75 % de la population des États-Unis, tandis que de son côté, Amazon livre déjà près des trois quarts de ses clients dans les 24 heures, avec son service Prime.

Simplifier la livraison rapide, dite du « dernier kilomètre »

Si les initiatives recourant aux livraisons en camionnettes et scooters électriques se multiplient, il faut bien admettre que ce n’est pas suffisant. Les villes sont déjà saturées par toutes les formes de véhicules. 

Les solutions abordées par le WEF reposent bien entendu sur le tout électrique mais également sur l’électrique associé à l’hydrogène pour les flottes de véhicules, sans oublier le recours à l’énergie humaine. Ainsi, face à la congestion des camionnettes de livraison dans les grandes métropoles américaines, la startup URB-E met des vélos-cargos à disposition des livreurs. Une solution plus rapide et plus écologique, déjà déployée à New York et Los Angeles.

La mutualisation des tâches, permettant à un même livreur de récupérer des colis provenant de sociétés de livraisons différentes dans un entrepôt intermédiaire, les points relais et l’optimisation des trajets par des technologies algorithmiques dynamiques qui adapteront les parcours des colis en temps réel (quitte à mutualiser les derniers mètres), semblent être également des pistes sérieuses.

Le WEF n’omet pas d’inclure les droïdes et robots de livraison autonomes, encore en version béta à l’heure actuelle. Mais le sujet avance, notamment en Chine, où les robots de livraison autonomes développés par le groupe Alibaba ont déjà livré plus de 10 millions de colis en Chine au 31 mars dernier. Ces robots ont été très utilisés à Shanghai durant la pandémie, et encore en avril et mai dernier, où 20 d’entre eux ont livré plus de 6000 000 marchandises aux résidents à nouveau confinés.

Quelles que soient les solutions imaginées, il y a urgence à les voir adopter si elles ont prouvé leur efficacité sur la réduction des gaz à effet de serre. Car bientôt reviendront les French Days, les soldes, le Black Friday et toutes les opérations promotionnelles incitant les clients à commander et se faire livrer. Mais peut-être pouvons-nous aussi compter sur le bon sens citoyen des cyber-acheteurs pour limiter ou mutualiser leurs achats ?