Avec Umains, sauver de la destruction les produits non-alimentaires invendus.

Pour jouer un rôle significatif dans la protection de l’environnement et l’action sociale grâce à la valorisation des produits délaissés, Elodie Özen a imaginé la plateforme Umains, qui connecte en temps réel les entreprises et les acteurs locaux de l’économie circulaire.

En 2019, la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire), alors en discussion à l’Assemblée nationale, mettait en lumière le montant faramineux des invendus non alimentaires détruits chaque année en France : 630 millions d’euros. Des produits qui pourraient pourtant être réemployés, réparés, transformés ou recyclés. 

A cette époque, Elodie Özen est en pleine formation Zéro Déchet (EDENI). « J’ai travaillé durant plus de 7 ans dans des chaînes d’approvisionnement, avec pour objectif de les rendre plus responsables, raconte l’entrepreneuse. Pour tenter de résoudre la problématique du gaspillage de produits qui me sautait déjà aux yeux, j’ai essayé de mieux comprendre quelles actions pouvaient être mises en place en interrogeant de nombreux acteurs de la grande distribution et de la production. » Il apparait alors que trois enjeux opérationnels empêchent ces derniers de mieux agir : s’occuper de la seconde vie des produits est chronophage ; identifier les acteurs de seconde vie existants sur le territoire n’est pas si évident ; stocker un produit dormant coûte cher, le détruire apparaît souvent comme une solution par défaut.

Qu’à cela ne tienne : Elodie Özen décide de créer un service pour sauver un maximum de produits non alimentaires en connectant en temps réel les entreprises et les acteurs locaux de l’économie circulaire. « Umains est une plateforme où tout acteur du non alimentaire peut renseigner ses produits, qu’il s’agisse d’invendus en bon état ou de produits présentant un défaut de fabrication ou retournés par les clients. Ces informations sont alors captées par notre algorithme qui les redirige vers les acteurs de seconde vie les plus proches ».

Avec l’article 35 de la loi AGEC en vigueur depuis le1er janvier 2022, un pas de plus est franchi : les producteurs, importateurs et distributeurs sont dans l’obligation de réemployer, réutiliser ou recycler les produits non alimentaires invendus. Umains leur permet non seulement de respecter cet engagement légal en un minimum de temps et d’efforts mais aussi de bénéficier d’une traçabilité, pour chaque produit. Des enseignes comme Decathlon ou Jules ont recours à cette solution digitale et logistique permettant de récupérer leurs invendus.

Umains, « Coup de cœur du jury Économie circulaire ».

En 2022, Umains était distingué dans le cadre du Prix Engagé pour Demain, proposé par Galimmo, foncière spécialisée dans l’immobilier de commerce. L’équipe, lauréate du « Coup de cœur du jury Économie circulaire », accompagne actuellement le centre commercial de Nancy Houdemont pour valoriser les déchets non alimentaires en trouvant les acteurs capables de leur donner une seconde vie. « Dans les centres commerciaux, la problématique n’est pas liée à une seule entité mais à plusieurs entreprises ayant chacune leur fonctionnement. Nous avons proposé de réaliser une étude pour mettre en exergue les typologies de produits et le mode opératoire de chaque enseigne et émettre des recommandations, dans le but d’établir une bonne dynamique de seconde vie sur le site ». 

L’occasion également de rappeler à chacun le contexte réglementaire, que beaucoup ignorent encore. 

D’après une étude réalisée en janvier 2023 par Comerso et Dynata, près de 80 % des entreprises sondées, en particulier les TPE et PME, ignorent l’obligation soumise par la loi AGEC depuis bientôt un an et demi.

Umains réalise actuellement une levée de fonds, pour mettre en place un nouveau développement technologique et se déployer.

Pour aller plus loin :

En savoir plus sur Umains : umains.co