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Collectif Génération Responsable : Les pratiques RSE pour un commerce plus durable.

Collectif Génération Responsable

Aujourd’hui, partons à la rencontre du Collectif Génération Responsable, qui aide, depuis près de 15 ans, plus de 50 000 commerces en France à comprendre et déployer leur politique RSE. Jocelyne Leporatti, présidente de l’association, nous présente les principales missions et les deux labels mis en place par le Collectif.

 

Qui est le Collectif Génération Responsable et quelles sont ses principales missions ?

 

Jocelyne Leporatti: Le Collectif Génération Responsable est une association loi 1901, créée en 2007 par Jocelyne Leporatti. Son objectif est de faire évoluer l’ensemble du retail sur tous les sujets liés à la RSE

L’idée est donc d’aider les enseignes et les magasins adhérents à formaliser une stratégie RSE, anticiper l’aspect législatif – notamment la CSRD ou le décret tertiaire – mais aussi trouver les moyens de propager cette dynamique du siège, jusqu’aux magasins et aux consommateurs. Tout le monde doit être embarqué.

 

Avec une approche très pratico-pratique, l’association permet à l’ensemble des acteurs liés au développement durable dans le monde du commerce de se rencontrer et collaborer, par le biais d’ateliers, de journées dédiées ou d’événements.

La semaine dernière nous avons par exemple visité un centre de déchets avec une quinzaine d’enseignes. Ce fut l’occasion pour les directeurs RSE présents d’échanger sur des problématiques communes et sur leurs expériences, alors que dans les faits, au quotidien, chacun se retrouve assez isolé.

 

Qui sont les enseignes adhérentes ?

 

J.L : L’association regroupe environ 80 enseignes adhérentes (La mie câline, Intermarché, Picard, Ikea, Bureau Vallée, Okaïdi…), qui représentent 50 000 commerces en France.

 

Parlez-nous des R Awards, proposés dans le cadre du Forum du commerce responsable que vous organisez chaque année ?

 

J.L : Ces trophées ont été imaginés pour souligner et valoriser les démarches les plus ambitieuses et les plus innovantes des entreprises du commerce qui ont à cœur de mettre l’homme, le sociétal, l’environnement, la territorialité au centre de leurs préoccupations.

En 2023, c’est la boutique Easy Cach Caen qui a reçu le premier prix grâce à la mise en place réussie de la semaine de 4 jours au sein de son magasin, prouvant ainsi l’efficacité et la rentabilité de cette mesure.

La prochaine édition du forum du commerce responsable aura lieu le 2 décembre au sein de BPIfrance.

En quoi consiste le « Label enseigne responsable » créé par le Collectif ?

 

J.L : Ce label, dédié aux sièges des enseignes, a été officialisé en 2017 pour structurer la démarche liée à l’ISO 26000. Cette norme mondiale liée au développement durable dans les entreprises est très connectée à la question politique et elle est parfois difficile à traduire sur le terrain, notamment pour les enseignes qui existent sous de nombreuses formes – franchise, la coopérative …-.

Le label Enseigne responsable est représenté par 7 champs thématiques (gouvernance, droits de l’homme, relations et conditions de travail, environnement, loyautés des pratiques, consommateurs, communautés et développement) et l’audit est réalisé par un organisme tiers indépendant. Ce dernier identifie les points forts et les points perfectibles de l’enseigne pour établir une feuille de route, en adéquation avec l’ISO 26000, l’existant et la stratégie souhaitée.

Une quarantaine d’enseignes sont aujourd’hui labelisées. La démarche est valable 3 ans et elle est révisée chaque année. Un guide de 300 pages est notamment remis aux labellisés pour leur permettre de progresser et passer de niveau en niveau.

 

Quelle est la différence avec le « Label commerçant responsable » ?

 

J.L : Ce label a été mis en place en 2019, pour répondre à la difficulté exprimée par les enseignes d’embarquer l’ensemble des magasins dans la démarche de responsabilité. Ce label se base également sur l’ISO 26000 et s’appuie sur 3 piliers : le social, l’environnemental et l’intégration du point de vente dans son territoire. Il est valable 3 ans et révisé tous les 18 mois.

1000 commerces sont aujourd’hui labellisés et ce chiffre devrait doubler à la fin de l’année 2024.

 

Constatez-vous une accélération de la prise de conscience des enseignes et des commerces, se traduisant par des actes et des mesures vers le changement ?

 

J.L : Bien des entreprises ont en effet mis des plans d’actions simples pour réduire et éliminer les pertes en énergie, matière, eau et déchets. A la clé, des économies substantielles. Mieux gérer et manager ses équipes réduit également le turn-over et fidélise les collaborateurs, ce qui a un impact économique certain. Il en est de même pour la réduction des transports : un plan de mobilité mis en place pour les collaborateurs réduit l’empreinte carbone mais aussi les coûts de mobilité.

C’est aussi la particularité et un axe fort de nos labels : « Faire un état de lieux afin d’identifier les axes prioritaires d’économies ».