[Dossier] Ces marques de mode éthiques et engagées. #1 : Stella Pardo, Noyoco, Andore, Graine.
Heureusement qu’elles existent, ces marques de prêt à porter qui ont décidé de produire mieux et d’inviter leurs clients à consommer moins. Ces marques qui travaillent pour plus de transparence et de responsabilité. Ces marques engagées, et parfois même militantes, pour qui la mode n’a rien d’éphémère.
Petit tour d’horizon, à la découverte de marques inspirantes qui mettent leur impact social et environnemental au cœur de leur raison d’être #1 :
Stella Pardo (Cinthya Guerrero)
Connaissez-vous la marque créée en 2009 par Cinthya Guerrero ? Stella Pardo – nom emprunté à sa grand-mère qui éleva seule ses 10 enfants – propose des pièces réalisées à la main, par des tricoteuses péruviennes.
L’autonomisation et le bien-être des femmes sont au cœur du projet de la créatrice qui permet à chaque tricoteuse d’être entrepreneuse plutôt que salariée de la marque. Ainsi, chacune peut estimer elle-même le prix de ses tricots, travailler depuis son habitation pour garder ses enfants et organiser son emploi du temps.
La marque considère également que l’écoresponsabilité devrait être une évidence indiscutable dans la mode. « Nous refusons toute surproduction, nous recyclons chaque chute de tissu et chaque pièce invendue, nous contrôlons tous nos fournisseurs pour nous assurer qu’ils n’emploient pas de produits chimiques polluants, nous travaillons avec des matières respectueuses de l’environnement comme le coton pima et l’alpaga qui ont le mérite d’être récoltés à quelques kilomètres seulement de nos ateliers, nous avons chiné chaque meuble de nos bureaux et showroom parisiens, nous limitons notre empreinte carbone liée au transport de nos marchandises, nos aiguilles à tricoter sont de simples bâtons en bois ou en métal, nous limitons les newsletters pour réduire les rejets de CO2 que chaque envoi produit … Chaque petite action compte pour la planète ».
En 2021, Stella Pardo lance une nouvelle chaîne de production équitable et responsable près de New Delhi, en Inde. « Après la pandémie, j’ai mis en place une nouvelle chaîne de production, qui respecte les techniques indiennes de broderie et de tie and dye, raconte Cinthya Guerrero. Le commerce équitable n’est pas l’affaire que d’un seul pays. Lorsqu’on aura durablement offert de nouvelles perspectives d’avenir à nos artisans Indiens, on pourra commencer une nouvelle aventure, dans un autre pays, et venir en aide à d’autres personnes. C’est là le moteur de Stella Pardo ».
Boutique-showroom : 51 rue de Turenne, 75003 Paris
Noyoco (Louis Goulet)
Des matières sélectionnées pour leur durabilité et leur faible impact sur l’environnement ? C’est chez Noyoco (No Youth Control), créée en 2014, que l’on peut les trouver.
A l’initiative de l’émergence d’une chaîne d’upcycling, la marque remet ainsi en circulation des surplus de production, d’annulations de designers, de fins de stocks… Des matières naturelles de haute qualité, provenant de grandes maisons italiennes. « Moins d’engrais, de pesticides, moins d’eau consommée, de CO2 émis, et moins de déchets sur Terre. Mais de rien, c’est naturel » peut-on lire sur le site.
L’upcycling de ces matières deadstock représente entre 50 et 70% des vêtements Noyoco selon les saisons tandis que le reste des matières est issu de tisseurs italiens et portugais principalement.
Et justement, ces matières sont « naturelles et ont un bilan écologique bien supérieur à 95% des matières utilisées dans le monde. Lin, chanvre, lyocell, laine vierge, coton bio… elles ont leurs caractéristiques propres et consomment moins de ressources naturelles, émettent moins de CO2, ne nécessitent pas de pesticides, ne relâchent pas de produits chimiques dans l’environnement, sont recyclables et biodégradables. Elles sauvent le monde quoi ». Noyoco n’a recours qu’à des fibres biodégradables. « Et c’est non-négociable. »
La marque a également rejoint le mouvement En mode Climat , une coalition d’entreprises initiée par Loom.
Boutique : 9 rue Commines, 75003 Paris
Andore (Aélie Molins)
Andore se distingue dès son lancement, en 2019, par l’utilisation d’un fil provenant de l’une des meilleures filatures d’Italie, 100% recyclé, au toucher cachemire. Un fil qui respecte les exigences de l’éco-durabilité. « Un pull ANDORE c’est -60% d’électricité, -60% d’eau, -30% de produits chimiques, -75% de CO2. »
« La norme GRS de notre fil est conçue pour répondre aux besoins des entreprises qui souhaitent vérifier le contenu recyclé de leurs produits et contrôler les pratiques sociales, environnementales et chimiques responsables dans leur production. Cette norme a pour objectifs, d’une part, de définir les exigences qui garantissent l’exactitude des déclarations de contenu et la qualité des conditions de travail et, d’autre part, de minimiser les incidences environnementales ».
Comme de nombreuses marques ayant mis la durabilité au cœur de leur projet, Andore invite ses clients à prendre soin de leur garde-robe car préserver la qualité d’un vêtement nécessite quelques précautions : lavages réguliers en machine plutôt qu’à la main (programme laine délicat à froid ou à 30°), pièce protégée dans une housse ou une taie d’oreiller, lessive spéciale laine écologique … De quoi garder chaque pièce Andore de nombreuses années.
Graine (Chloé Chabaud)
Graine est née au printemps 2019, au sein d’un jardin potager clandestin, près de Bordeaux. C’est l’histoire de Christophe et de sa fille Chloé Chabaud, qui imaginent des vêtements qui parlent de la nature qui nous entoure.
Pour la collection hiver, le tricotage et la fabrication des pulls, écharpes, bonnets, et débardeurs ont lieu au Portugal, au sein d’ateliers familiaux situés dans la région de Braga. « C’est de l’autre côté de la frontière espagnole que nous décidons de confectionner nos vêtements. A nos yeux, ce n’est pas parce que nous ne produisons pas sur le territoire français qu’une mode éthique et responsable n’est pas envisageable : 800km seulement nous séparent du savoir-faire portugais ! Nous fabriquons de petites quantités acheminées par camion et dont nous suivons chaque étape du processus de confection. » Avec plusieurs fils certifiés, le vestiaire se compose de 70% de laine recyclée et/ou 80% pure.
La belle saison propose des pièces majoritairement organiques avec un coton certifié GOTS et en 2022 le Lyocell vient compléter les tissus. Une matière organique composée de fibres naturelles de bois issues de forêts durablement gérées. A cela, se rajoutent les boutons en corozo, ressource renouvelable, récoltée naturellement et donc bien moins polluante que le plastique.
Graine s’entoure également de personnes qui, dans leur domaine d’activité, souhaitent créer autrement pour l’environnement. « Notre catalogue, nos étiquettes et nos cartes de visite sont réalisés par Sheedo; une jeune entreprise espagnole qui confectionne ses papiers avec des fibres de coton issues du recyclage textile. L’étiquette Sheedo contient des semences écologiques de fleurs et de légumes : il suffit de la mettre en pot ou en pleine terre et de l’arroser régulièrement pour initier votre « mini potager. Aux blisters en plastique qui emballent la plupart des produits du prêt -à-porter, nous avons préféré une solution compostable et biodégradable de chez TIPA. Les impressions sont réalisées avec des encres à base d’eau ».
A chaque étape et dans les moindres détails, Graine confirme son engagement pour une mode eco-responsable.
Consulter le dossier dans son intégralité :
[Dossier] Ces marques de mode éthiques et engagées #3 : VEJA, UBAC, MINUIT SUR TERRE.
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[Dossier] Ces marques de mode éthiques et engagées #2 : HOPAAL, ECCLO, 1083.
Heureusement qu’elles existent, ces marques de prêt à porter qui ont décidé de produire mieux et d’inviter leurs clients à consommer moins