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Plan de sobriété : les engagements des acteurs du retail.

Plan de sobriété : les engagements des acteurs du retail

Dans un contexte marqué par l’accélération du dérèglement climatique et la guerre en Ukraine, les commerces doivent prendre à bras le corps le sujet de l’optimisation de leurs dépenses énergétiques. Chauffage, climatisation, éclairage, préservation par le froid… Chaque poste doit être analysé et des mesures appliquées. Des engagements ont été pris dans le cadre du plan de sobriété récemment présenté par le Gouvernement français.

Le 6 octobre dernier, le Gouvernement présentait un plan de sobriété énergétique réalisé en concertation avec l’ensemble des fédérations et organisations professionnelles.

« Nous visons une période de bascules, déclare Elisabeth Borne dans son éditorial. La guerre en Ukraine bouscule l’ordre international et nous n’avons pas fini d’en mesurer les conséquences. La crise énergétique nous pousse à revoir nos habitudes et à accélérer pour sortir, plus vite, de la dépendance aux énergies carbonées. La crise climatique n’est plus un concept d’experts, c’est une réalité tangible et ravageuse. Canicule, sécheresse, incendies… : chacun a pu mesurer les effets du dérèglement climatique cet été. Dans ce contexte, l’hiver prochain sonne comme un défi. »

Un plan de sobriété, adapté à chaque filière, a donc été élaboré. Des groupes de travail ont été menés avec les professionnels concernés, des experts, des représentants du monde associatif et des énergéticiens. La sobriété comme nouvelle manière de penser et d’agir. La sobriété pour des économies choisies plutôt que des coupures subies.

« Des engagements volontaires et volontaristes ».

Parmi les mesures annoncées, certaines concernent les commerces, les grandes et moyennes surfaces et les centres commerciaux, dont les principaux postes de consommation proviennent du chauffage et de l’éclairage, sans oublier, pour certains, la préservation par le froid. Les engagements sont :

  • Diminuer la lumière de 30 % en présence du public dans les grandes et moyennes surfaces ainsi que dans les centres commerciaux et, lorsque cela est possible, dans les magasins. 
  • Suspendre le renouvellement d’air la nuit. 
  • Diminuer l’éclairage de la surface de vente de 50 % avant l’arrivée du public. 
  • Éteindre les publicités et enseignes lumineuses après la fermeture des magasins (au moins pour les centres commerciaux et les moyennes et grandes surfaces commerciales). 
  • Produire l’eau chaude en dehors des périodes de pic de consommation du matin et de la fin de journée. 
  • En cas d’ÉcoWatt rouge et en particulier sur les périodes de fortes tensions sur les réseaux (8h-12h et 18h-20h), diminuer la température de chauffage d’au moins 2°C pour une température au point de consigne réglée à 17 °C. 
  • Respecter l’obligation gouvernementale de fermeture des portes pour les locaux commerciaux chauffés ou climatisés sous peine d’être redevable d’une amende pouvant aller jusqu’à 750 euros

« Ces engagements concrets proposés par les organisations professionnelles et les entreprises du secteur du tourisme et du commerce sont le fruit d’un travail collaboratif et reposent sur des solutions du terrain, facilement déployables, qui permettront de réduire la consommation énergétique du secteur de 10%, explique Olivia Grégoire, Ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme. Ces engagements sont volontaires mais aussi volontaristes car notre objectif est simple : une sobriété énergétique pour cet hiver, qui doit servir de base à une transition écologique et énergétique pérenne et profonde de nos entreprises ».

Focus sur l’éclairage.

Primordial pour l’attractivité et la mise en valeur des produits, l’éclairage représente en moyenne 25 % de la facture énergétique d’un commerce et jusqu’à 60 % dans certains domaines d’activité (habillement, alimentation, pharmacie…).

Il s’agit plus précisément de l’éclairage général, qui dépend de l’ambiance recherchée par l’installation ou non de plafonniers (pour les plus grandes surfaces), de suspensions, de dalles LED, d’appliques ; l’éclairage d’accentuation, pour mettre en valeur les produits à vendre grâce à des spots encastrés ou des rails ; et l’éclairage de balisage, qui permet d’attirer l’œil du client dans la rue. 

L’Agence de la transition écologique (ADEME) encourage chaque commerce à se poser les bonnes questions : l’éclairage naturel est-il favorisé ? L’intensité et la couleur de l’éclairage sont-elles adaptées à l’activité du commerce ? Les lampes à incandescence sont-elles toutes supprimées ? Existe-t-il des systèmes de gestion de l’éclairage (détecteurs de présence, horloge de programmation…) ? Les lampes utilisées sont-elles de haute performance ? Un projet d’optimisation du poste éclairage ne peut se faire sans l’implication du personnel et un choix des sources lumineuses adaptées, prenant en compte l’efficacité lumineuse (en lm/W), la durée de vie, la température de couleur et l’Indice de rendu des couleurs (IRC).

Et les règles d’extinction ? La pré-enseigne lumineuse doit être éteinte entre 1 heure et 6 heures du matin, de même que les enseignes lumineuses lorsque l’activité signalée a cessé. Si l’activité cesse ou commence entre minuit et 7 heures du matin, l’enseigne lumineuse peut être éteinte 1 heure après la fin de l’activité et être allumée 1 heure avant le début de l’activité. Les vitrines de magasin ou d’exposition doivent être éteintes entre au plus tard à 1 heure du matin ou 1 heure après la cessation de l’activité. Elles peuvent être rallumées à partir de 7 heures du matin ou 1 heure avant le début de l’activité si celle-ci s’exerce plus tôt.

Le dispositif Eco-énergie tertiaire.

Obligation réglementaire engageant les acteurs du tertiaire vers la sobriété énergétique, Éco-énergie tertiaire a pour objectif de lutter contre le changement climatique. Dans ce cadre, l’ADEME a été missionnée pour mettre en place OPERAT. Objectif : vérifier l’atteinte des objectifs d’Éco-énergie tertiaire.

L’Ademe a également mis au point une liste de structures susceptibles d’aider les commerces de proximité à parfaire leur maîtrise énergétique.