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Lizee : dérisquer l’entrée des retailers dans l’économie circulaire.

Pour accompagner les retailers dans leur incontournable transformation et les aider à explorer de nouveaux modèles économiques plus soutenables, Anna Balez a imaginé Lizee. Un logiciel sécurisé permettant aux enseignes et aux marques de se lancer dans la location et la seconde main en peu de temps. Et pour longtemps. Rencontre avec une convaincue qui sait convaincre.

L’économie circulaire fait partie de votre vocabulaire et de votre vie depuis bien longtemps. Quel a été votre parcours avant de créer Lizee ?

Anna Balez : Il y a 10 ans, j’ai fondé « Tale Me », une entreprise de location de vêtements pour enfants et femmes enceintes en Belgique, avec une filiale en France. Mais si aujourd’hui l’économie circulaire est sur toutes les lèvres en Europe, c’était loin d’être le cas à l’époque ! Ça ne fonctionnait pas suffisamment et j’ai dû laisser tomber. Mais cette expérience m’a donné l’opportunité de travailler avec Patagonia et de me rendre compte que les locations de vestes pour enfants de cette marque avaient des taux de conversion très élevés. Les consommateurs avaient déjà un lien de confiance fort avec elle.
Comme je suis ingénieure de formation, j’adore résoudre les problèmes ! Il se trouve qu’il n’existait alors aucun logiciel pour gérer la location et la seconde main, pour tous ces produits qui vont et reviennent et doivent être inspectés, estimés… J’ai décidé de me lancer en 2019, en m’associant à Timothée Emery et Tanguy Frécon. Lizee, c’est aujourd’hui une équipe de 35 personnes, dont la moitié de développeurs.

Qui sont vos clients ?

Nous avons commencé à proposer nos services à Décathlon, pour sa marque outdoor Forclaz, puis Quechua. Au départ quelques centaines de produits étaient concernés ; et aujourd’hui plusieurs dizaines de milliers. Chaque produit a des dizaines de vies, chez des dizaines d’utilisateurs.
Nous comptons également parmi nos clients la marque – géniale – de location de vêtements SKFK, ainsi que Petit bateau et depuis plus récemment Gémo.
30 % de nos clients sont dans la mode ; les autres appartiennent à l’univers du sport ou proposent des produits liés à la fête. Nous travaillons par exemple avec Cultura pour la location d’équipement pour la musique ou Migros pour tout ce qui est lié à l’entretien du jardin ou à l’organisation d’événements.

Comment l’accompagnement de Lizee se traduit-il ?

Lizee est en fait le logiciel qui gère toute la vie du produit. Chacun d’entre eux a une identité unique et un passeport unique. Grâce à notre solution, nous savons où il est, et vers où il va. Le but ? Calculer la rentabilité, pour démontrer que les modèles d’économie circulaire que sont la location et la seconde main sont RENTABLES !

Il faut se rendre à l’évidence, le business modèle de la vente linéaire ne fonctionne plus car les marges diminuent beaucoup dans ce contexte d’inflation, de baisse du pouvoir d’achat. Sans parler des pénuries d’énergies, des difficultés pour fabriquer, transporter… Cette mutation est loin de n’être qu’un feu de paille, elle est profonde. Les retailers doivent se réinventer pour perdurer.

Certains acteurs ont déjà pris à bras le corps cette problématique de transformation. Et les autres suivront d’après vous ?

L’enseigne anglaise Selfridges a annoncé que d’ici 2030, 25% de son chiffre d’affaires seraient issus de l’économie circulaire. 2030 ? C’est demain !
J’ai lu récemment une analyse qui comparait l’avènement du e-commerce à celui de l’économie circulaire dans l’univers du retail. Ce sont en effet les mêmes dynamiques. Il y a ceux qui y vont ; et ceux qui iront après. Je suis convaincue que l’avenir appartient aux marques qui louent leurs produits.
La mission de Lizee est de dérisquer au maximum l’entrée des marques et des enseignes dans l’économie circulaire, les soutenir dans leur transformation.