TOP

“Le rôle de Usave est avant tout social”, Lukas Liénard, cofondateur de Usave.

Usave
© Usave

Chaque année, plus de 4 milliards d’euros de produits seraient invendus et indéfiniment stockés dans les réserves des magasins. Grâce à l’application gratuite Usave, destinée à éviter ce gaspillage non alimentaire, les clients particuliers peuvent désormais acheter ces marchandises dormantes, entre -30% et -90% de leur prix. Entretien avec Lukas Liénard, cofondateur de la start-up incubée à Euratechnologies depuis mars 2022.

 

Sur quel principe repose Usave, l’application que vous avez lancée avec Rafael Lopes ?

 

Lukas Liénard : Usave est une vitrine digitale permettant aux particuliers de découvrir les invendus stockés dans les magasins situés à proximité et de les acheter en bénéficiant de réductions. Ces stocks dormants coûtent en effet très cher aux magasins, qui n’ont aucun moyen à leur disposition pour les revaloriser efficacement.

Dans cette aventure, Rafael et moi avons récemment été rejoints par Cyril Maertens, qui occupe la fonction de responsable tech.

 

A qui vous adressez-vous principalement ?

 

L.L : Aux supermarchés et aux hypermarchés, dont 15% de l’assortiment correspond à du non alimentaire. Il peut s’agir d’équipement du foyer, de multimédia, de jeux et jouets, ou encore de déco, d’ameublement … Parmi nos clients figurent Carrefour Maket et deux hypermarchés Leclerc situés dans le Nord.

Nous nous adressons également aux grandes surfaces spécialisées sur le multimédia, le bricolage ou encore l’ameublement, comme Boulanger, Leroy Merlin ou Castorama – avec qui nous déployons d’ailleurs un test sur 3 points de vente -.

Enfin, aux boutiques indépendantes, dont 80% vendent du prêt-à-porter,

Comme c’est le cas de Levi’s, avec qui nous travaillons beaucoup dans la région.

 

Si les résultats de tous ces pilotes se révèlent positifs, l’idée est de dupliquer notre solution, pour atteindre la rentabilité.

 

Quels sont les bénéfices de Usave pour les retailers ?

 

L.L : Usave s’attaque à une problématique économique très importante pour les retailers et représente une vraie valeur ajoutée. La solution permet tout d’abord d’économiser significativement sur les coûts de reverse logistique : tout ce qui est vendu grâce à Usave en magasin permet d’éviter les transports des produits jusqu’à l’entrepôt régional ou même national, pour une revente souvent misérable à un soldeur ou un grossiste. Ces ventes engendrées permettent aussi de renflouer la trésorerie des enseignes. Enfin l’atout de Usave est de reconnecter les magasins aux clients locaux, qui viennent chercher leurs produits sur place.

 

Quel secteur géographique couvrez-vous ?

 

L.L : Usave est principalement actif dans le Nord. Les Hauts-de-France, notre fief, nous sert de terrain d’expérimentation dans l’objectif, par la suite, d’étendre notre concept ailleurs. Nous souhaitons être présents sur tout le territoire français d’ici 3 ans.

Usave
© Usave

Usave a déjà remporté plusieurs concours (prix climat de la MEL, prix coup de cœur du public Challenge RSE, prix concours de Pitch de la MEL, prix Créasup, prix CAP Magellan, Prix Coup de cœur du comité 2024 au salon One to One Retail e-commerce, Prix Retail Tech des Grands Prix Focus Retail) … Que représentent toutes ces distinctions pour l’équipe ?

 

L.L : Au-delà de la reconnaissance que ces prix traduisent pour le travail accompli et l’engagement des équipes, ils prouvent que Usave s’attaque à des sujets de société absolument centraux : l’anti-gaspi et le pouvoir d’achat des Français. 

 

Soutenir le pouvoir d’achat des Français semble être le moteur N°1 de Usave…

 

L.L : C’est tout à fait juste. Usave a surtout été créé pour améliorer le pouvoir d’achat des Français. Notre rôle est avant tout social.

Nous sommes tous habités par l’envie de faire mieux pour préserver l’environnement et il est clair que l’achat d’invendus est vertueux écologiquement mais notre moteur No1 est d’aider les Français à acheter ce dont ils ont besoin sans être obligés de prioriser ni même de renoncer.

 

Au fait, quel a été votre parcours avant de fonder Usave ?

 

L.L : J’ai suivi un DUT technique de commercialisation à Roubaix, où j’ai rencontré Rafael. Puis direction Séville, en Erasmus, pour étudier l’administration des entreprises. Je suis ensuite allé à l’IAE de Lille, où j’ai adoré étudier. Pendant mon master, j’ai présenté un concours de négociation : je suis arrivé 2e place sur 5000, ce qui m’a permis de tester une alternance différente dans la Tech. Je me suis plongé dans le sujet de Usave à cette période-là et j’ai vite réalisé qu’il me faudrait y consacrer tout mon temps.

© Usave