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Une bouteille à recycler contre un bon d’achat : le concept B:bot.

© B:bot

Éditées par la start-up GreenBig et installées dans des magasins de la grande distribution (Leclerc, Auchan, Intermarché, Carrefour ou encore Système U), les B:bot ont été conçues pour transformer les bouteilles plastiques en polytéréphtalate d’éthylène (PET) en paillettes, ensuite envoyées pour être recyclées en bouteilles dans une boucle courte et 100% circulaire. Entretien avec Maël Gautier, chargé de la communication de l’entreprise normande qui a effectué une levée de fonds de 20 millions d’euros en juillet dernier.

 

Qui est à l’origine du projet B:bot ?

 

Maël Gautier : Benoit Paget, Fabien Rimé et Baptiste Danezan, qui ont fondé la société GreenBig dans le but de créer des solutions innovantes qui répondent aux enjeux de l’économie circulaire. Parmi elles, une machine élégante, made in France, appelée B:bot, qui transforme les bouteilles en plastique en paillettes, qui sont ensuite retransformées et recyclées. Trois années de R&D ont été nécessaires avant le déploiement des premières B:bot en 2021. Il faut savoir que sur les 17 milliards de bouteilles plastiques consommées par an en France, seulement un peu plus de 1 sur 2 est recyclée. Alors que les industriels qui fabriquent du plastique peinent à trouver de la matière recyclée.

 

Comment expliquer cette situation paradoxale ?

 

M. G : Car l’organisation actuelle du recyclage des bouteilles en plastique n’est pas suffisamment efficiente : trop de transports, trop d’étapes, trop de coûts, trop de perte matière… Chez B:bot, nous sommes convaincus qu’écologie et économie sont inséparables. Notre B:bot permet de réconcilier le recyclage des bouteilles plastiques et la plus-value pour les collecteurs. Il s’agit de transformer ce paradoxe en opportunité, en raccourcissant la boucle circulaire et en reconstruisant un pont entre la poubelle jaune et les industriels de manière vertueuse. Transformer la bouteille en paillettes à la source permet d’enjamber 7 étapes du recyclage pour rendre la boucle vertueuse économiquement et écologiquement.

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Que deviennent les paillettes récoltées par B:bot ?

 

G : Toutes les paillettes en plastique sont envoyées à des recycleurs français qui utilisent cette matière pour la fabrication de leurs bouteilles. Ainsi, les bouteilles incolores qui représentent 90% de notre collecte, vont redevenir des bouteilles tandis que les bouteilles colorées, qui représentent 10% de notre collecte, se transforment en nouveaux produits, tels que des fibres textiles ou des cintres, par exemple.

 

Comment ces B:bot ont-elles été accueillies par les clients des supermarchés ?

 

G : B:bot est ludique et rassurante pour l’utilisateur qui voit en direct le déchet se transformer en ressource. Chaque bouteille insérée donne la possibilité de bénéficier d’un bon d’achat d’un ou deux centimes ou de reverser cette somme à une association, choisie par la GMS. 9 clients sur 10 choisissent la première option, ce qui montre que même si cette somme peut paraître dérisoire, elle ne l’est pas aux yeux des consommateurs. Nous venons de faire une étude sur 1500 personnes et 95% déclarent préférer recycler leurs bouteilles avec b :bot.

 

Quel est l’intérêt pour les magasins de la grande distribution qui décident d’invertir dans une B:bot ?

 

G : Proposer une solution de recyclage immédiat est un moyen pour elles de renforcer leur politique RSE, mais surtout d’attirer de nouveaux clients, d’augmenter le trafic en magasin, et de proposer une solution pour consommer de façon plus responsable sans les culpabiliser et en les récompensant. Tout le monde y gagne ! Pour cette machine ludique, qui permet de gagner un peu d’argent, certains semblent prêts à changer un peu leurs habitudes. La 6e marque de bouteilles la plus récoltée dans les B:bot provient par exemple de Lidl alors qu’aucune B:bot ne se trouve dans les supermarchés de l’enseigne allemande.

Ce sont les GSM qui touchent l’argent de la vente des paillettes : ainsi, plus il y a de bouteilles rapportées, plus la B:bot est rentabilisée rapidement.

 

GreenBig emploie aujourd’hui 55 salariés et a effectué une levée de fonds de 20 millions d’euros en juillet dernier. Quels sont les principaux objectifs de la start-up pour 2024 ?

 

M. G : Près de 600 B:bot sont actuellement accessibles sur tout le territoire français, ainsi que quelques-unes en Tunisie, au Portugal et à Dubaï. Nous avons bien l’intention de doubler ce parc d’ici fin 2024. La levée de fonds doit accompagner notre développement à l’international et la poursuite de nos travaux d’innovation.