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La basket éthique d’inspiration vietnamienne par N’go.

© N’go

Depuis 2017, la marque française N’go propose des baskets éco-responsables fabriquées au Vietnam et sublimées par des tisserandes à l’artisanat ancestral. La start-up, rentable depuis ses premiers jours, passe actuellement un cap, avec le lancement d’une première levée de fonds.

 

Ronan Collin et Kévin Gougeon ont grandi à Nantes et sont amis depuis le lycée. Ils partagent depuis toujours une passion commune pour le voyage qui les poussent à partir après le lycée au Pérou dans le cadre d’une mission humanitaire qui favorise l’accès à l’éducation des enfants.

En 2016, lorsque l’idée de créer une marque ensemble naît, Ronan travaille dans une ONG au Vietnam et Kévin dans un cabinet d’expertise comptable à Nantes. Tous deux sont animés par une vraie quête de sens et marqués par les savoirs traditionnels en péril qu’ils ont croisés à travers le monde et plus spécifiquement au Vietnam. Comment s’engager pour faire de l’artisanat ancestral la mode responsable de demain ? « Notre idée de départ était de préserver le savoir-faire traditionnel de 40 artisanes vietnamiennes issues de minorités ethniques, des provinces de Nghe An, de Hoa Binh et de Dien Bien, au nord du Vietnam, se souvient Kévin Gougeon. Nous avons décidé de fabriquer des baskets mais à vrai dire, cela aurait très bien pu être un autre produit. Ce qui nous importait le plus était de créer un cercle vertueux, en reversant une partie des ventes à une association et de mettre en place des partenariats avec des coopératives locales. Il se trouve que nous sommes tous les deux fans de baskets et que ce type de chaussures, qui nécessite un savoir-faire très technique, pouvait être fabriqué au Vietnam ». En 2017, naissaient les baskets équitables, solidaires et éco-responsables N’go.

© N’go

« Responsables envers la planète et envers les Hommes ».

 

N’go privilégie depuis ses débuts le sourcing de matières premières locales, véganes et issues du recyclage pour la conception de ses produits. L’équipe sélectionne les composants de chaque basket et accessoire en veillant à ce que l’activité ait un impact carbone le plus faible possible. Depuis 2019, la start-up réalise un bilan carbone. « Seulement 4% de notre impact provient de nos importations en bateaux depuis le Vietnam et 58% de la fabrication de la matière première, indique Kévin. D’où la nécessité de travailler à partir de matière recyclée. De plus, nous proposons uniquement des modèles permanents, ni soldes, ni promotions, pour fixer un prix juste et ne pas pousser à la surconsommation, qui pollue tant ».

La marque travaille également sur la réparabilité et la fin de vie des chaussures usagées avec Second Life, un programme qui permet aux clients de renvoyer leurs N’go usagées pour qu’elles soient réparées et revendues ou recyclées.

L’engagement social de N’go fait également partie de ses fondements : depuis sa création, la marque reverse 2% de son chiffre d’affaires, ce qui a déjà permis de financer la construction de 5 écoles dans les villages marginalisés du Nord Vietnam et la scolarisation de 240 élèves.

N’go a obtenu la labellisation B Corp et SloWeAre.

© N’go

Une première levée de fonds en 2023.

 

Dès ses premiers jours, la start-up nantaise est en croissance, progressive et maîtrisée. La rentabilité est au rendez-vous. Et c’est seulement aujourd’hui, 6 ans après le lancement de la marque que ses deux fondateurs se lancent dans première levée de fonds. Objectifs : conquérir l’international, au-delà de l’Europe, et se structurer.

L’équipe compte aujourd’hui 10 salariés, dont 8 vivent à Nantes. « Nous employons également un ingénieur, basé au Vietnam, précise Kévin. Cette présence locale nous permet de travailler en direct avec tous nos fournisseurs et les artisanes, de façon à proposer à chacun une rémunération plus juste mais aussi de bénéficier d’une plus grande traçabilité. Mon associé Ronan effectue plusieurs voyages par an au Vietnam et a pour projet de s’y installer durablement à partir de 2024 ».

© N’go

Et le retail dans tout ça ?

Patience… Avec son million de chiffre d’affaires et sa quarantaine de références, la marque se considère encore comme trop petite pour se lancer dans le commerce physique, préférant s’appuyer sur un solide réseau de revendeurs en France, en Europe (Allemagne) et au Chili. Si la levée de fonds est un succès, l’idée serait de développer les relais, hors Europe. « Nous envisageons aussi de proposer un jour, en plus de nos baskets éthiques, une gamme de bagagerie et d’accessoires » confie Kévin.

 

Pour aller plus loin :

N’go : ngo-shoes.com

SloWeAre : sloweare.com

B Corp : bcorporation.fr