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La boutique-atelier, le concept à forte identité.

Les Toits Parisiens
© Wecandoo / Les Toits Parisiens

Comment les magasins peuvent-ils se différencier les uns des autres ? Comment se positionner comme une alternative séduisante à la vente en ligne ? Par quels moyens se réinventer ? C’est autour de ces questions et de la « boutique-atelier, le nouveau concept à forte identité » qu’une table ronde a été organisée lors du salon Maison&Objet, le 18 janvier 2024.

 

Pousser la porte d’une boutique-atelier singulière, qui offre une expérience unique et qualitative et qui dévoile en toute transparence ses coulisses, c’est possible … mais pas si fréquent finalement. C’est en tout cas l’avis d’Olivier Saguez, designer, fondateur de Saguez & Partners. « Les magasins se ressemblent trop, on sait déjà ce qu’on va y trouver avant même d’y aller. Il faut se souvenir qu’il y a deux fondamentaux lorsqu’on pense un commerce : le sensé, la base, qui nécessite de proposer un parcours lisible, clair, fluide, ce qui est loin d’être souvent le cas ; et le sensible, la partie émotionnelle, qui repose sur l’échange, la relation, la rencontre, qu’il faut impérativement développer aujourd’hui – et que ne pourra jamais offrir l’IA ! -. »

Sur les lieux qui procurent des émotions, Constance Allard, chef de projet Les Toits parisiens, Roberta Molteni, architecte et Caroline Petit-Mason, présidente & directrice artistique de Three Seven Paris, présentes lors de la table ronde, en connaissent un rayon.

 

Tailler un morceau authentique de toit de Paris.

 

Les Toits Parisiens, rue Saint Paul, est une boutique-atelier consacrée aux toits parisiens, où l’on trouve des objets de décoration et qui met en avant le travail de couvreurs à travers des ateliers créatifs. « L’idée est née dans l’esprit de Cyril Venturini, dirigeant d’une société de couverture parisienne et familiale appelée La Louisiane, raconte Constance Allard. Il voulait à la fois mettre en valeur le geste de couvreur zingueur, un véritable patrimoine, mais aussi sauver les ardoises destinées à la benne après des projets de restauration. » Des ateliers sont proposés au centre de la boutique, sur une grande table, où chacun peut tailler un morceau authentique de toit de Paris en forme d’écusson ou encore de cœur, pour en faire un objet personnel.

« L’émotion réside dans la rencontre et dans la découverte d’une expérience dont on peut avoir une idée, car les toits sont sous nos yeux tous les jours, mais sans savoir réellement ce qu’elle peut engendrer », ajoute Constance Allard.

Un appétit pour le back office.

 

« On ne fait pas un magasin pour soi mais pour partager quelque chose que l’on aime avec les autres, avec l’envie de faire comprendre ce que l’on crée, de révéler l’arrière-boutique, analyse Olivier Saguez. On ne voit plus les objets de la même manière ensuite. Ce n’est pas une tendance… mais une nécessité ! L’atelier est une solution pour se démarquer d’Internet, en montrant l’envers du décor. »

 

Une configuration qui rappelle celle de nombreuses boulangeries aujourd’hui, où les clients peuvent facilement apercevoir le four, la farine, les mains du boulanger… « Paul a été la première enseigne à dévoiler cela » rappelle Olivier Saguez.

« Le concept de boutique-atelier ne fait finalement que reprendre ce que l’on trouvait naturellement avant, à savoir une boutique liée à un savoir-faire, un petit commerce de quartier, conclut Caroline Petit Mason. C’est très positif d’en voir réapparaitre et cela repose sur du bon sens : les clients sont forcément plus émus lorsqu’ils comprennent tout ce qui se passe entre nos murs et perçoivent ainsi mieux la valeur des choses ».

© Wecandoo / Les Toits Parisiens

“Toute la valeur de mon produit réside dans sa fabrication.”

 

Pour Caroline Petit-Mason, qui a fondé Three Seven Paris rue des Saints-Pères, l’idée était d’« offrir au client une très jolie boutique pour qu’il puisse choisir de la belle vaisselle et lui permettre de comprendre en un seul clin d’œil que tout est fabriqué sur place ». Une prise de conscience facilitée par la division de l’espace en deux parties très contrastées : la boutique, couleur terre cuite ; et la partie fabrication, complètement blanche. 

« Je n’ai jamais pris de cours de céramique mais j’avais une idée précise de ce que je voulais comme produit fini, raconte Caroline Petit-Mason. Une identité, définie par l’ivoire et l’anthracite, qui permet de sublimer tout ce que l’on cuisine, même une simple tomate basilic. Puis, lorsque j’ai réussi à mettre au point ma propre production, je me suis dit qu’il était impossible de ne pas la montrer. Toute la valeur de mon produit réside dans sa fabrication. J’occupe aujourd’hui avec mon équipe un très bel espace de 150m2, dans les anciennes écuries de Colbert. Une vraie petite manufacture en plein coeur de Paris ». 

Sur les poutres apparentes – d’époque ! -, des verrières ont été fixées, permettant aux visiteurs qui entrent de profiter pleinement de tout l’atelier en effervescence.

Prix Paris Shop & Design.

Maison Three Seven

Caroline Petit Mason et Sylvie Blanchet, architecte d’intérieur, ont été récompensées le 23 octobre 2023 lors de la remise des Prix Paris Shop & Design dans la catégorie Maison & Décoration. 

Organisé par La Chambre de commerce et d’industrie de Paris, le prix désigne chaque année six binômes commerçant / professionnel du design ou de l’architecture pour des réalisations de moins de 3 ans dans six catégories de commerces : Alimentaire | Mode | Maison, décoration | Bien-être, santé, beauté | Hôtels, cafés, restaurants. En 2023, le jury était présidé par Olivier Saguez.

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