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[La pépite de la semaine] Mercato : Seconde Main, Nouvelle Ère.

Lancé en octobre en 2022 par Myriam Camus, Frédéric Bertinet et Nicolas Laim, le concept omnicanal d’achat-vente Mercato est d’ores et déjà identifié comme un acteur engagé de l’économie circulaire. Trois boutiques dédiées à la seconde main et au reconditionné ont ouvert à Paris.

Interview.

 

La vie avant Mercato, ça ressemblait à quoi ?

 

Frédéric Bertinet : J’ai fait une grande partie de ma carrière dans l’occasion. J’ai gravi les échelons au sein de magasins franchisés Cash Converters, à Strasbourg, et je suis devenu directeur de 3 boutiques. 

En 2002, mon épouse Myriam et moi avons rejoint Roger Beille et plusieurs associés fondateurs pour la création de l’enseigne Cash Express. En 7 ans, trois boutiques ont ouvert à Paris. 

En 2015, après le décès de Roger Beille, qui était un ami proche et qui avait une conscience écologique et une vision que je n’ai pas retrouvée avec la nouvelle direction de l’enseigne, des divergences sont apparues. La crise sanitaire, en 2020, a été l’occasion de nous poser et de prendre des décisions importantes. 

Myriam Camus : Parallèlement au magasin Cash Express, je suis devenue gemmologue, avant de me tourner vers l’architecture d’intérieur. Les mois Covid nous ont en effet permis de poser les bases d’une nouvelle marque, avec beaucoup d’ambition.

F.B. : L’idée n’était pas du tout de quitter le réseau Cash Express pour devenir indépendant et proposer le même concept. Dans notre esprit, Mercato serait certes consacré à l’achat-vente, mais la façon d’aborder le projet serait totalement différente, de la conception des boutiques – parcours et expérience client – à la digitalisation, que nous percevions comme un véritable enjeu.

Comment avez-vous pensé les boutiques, pour incarner la marque Mercato ?

M.C. : Nous avons imaginé les boutiques pour qu’elles soient bien plus que de simples lieux d’achat. La particularité de Mercato est de proposer 9 univers différents (musique, luxe, technologie, maroquinerie, bijouterie…) que nous avons cherché à faire cohabiter de façon agréable, sous forme de petits corners qui mettent bien en valeur les produits. Pour vendre une guitare, il nous semblait par exemple important de donner l’impression d’être dans un magasin de musique ; pour l’électroménager, nous voulions que les clients se retrouvent dans une jolie cuisine…

© Mercato
© Mercato
© Mercato

F.B. : Nous avions aussi vraiment envie d’apporter quelque chose en plus : nous avons fait en sorte que nos magasins soient des lieux de rendez-vous, de discussion. Au cœur de la boutique de Bolivar, se trouve un café, pour accueillir les clients qui souhaitent faire une pause ou s’installer avec un membre de notre équipe pour proposer leurs objets à vendre. C’est un lieu agréable, pour échanger dans de bonnes conditions.

 

Chez Mercato, l’offre est 100% seconde main et 90 % des produits sont en effet achetés à des particuliers dans les boutiques…

 

F.B.  : Exactement. Et pour prendre en compte cette spécificité, nous avons cherché à casser les codes, en repensant totalement le parcours de vente. Nous avons par exemple essayé de limiter au maximum l’attente : un client arrive pour proposer des produits à la vente ; il laisse son nom ; et en attendant d’être appelé, il peut se promener dans le magasin.

 

Comment décrire les 3 boutiques ?

 

M.C. : La boutique de Bolivar, qui a été totalement transformée, est LE concept store de seconde main du nord-est parisien : on y trouve, en plus de nos univers, le café Mercato, un coin disquaire et librairie de seconde main, une borne d’arcade retro… Elle accueillera régulièrement des évènements, des pop-up stores, des ateliers ou des collaborations avec d’autres acteurs de la seconde main.

Les deux autres boutiques sont, pour le moment, plus hybrides. Celle de Beaubourg, d’une surface de 330m2, est notre flagship store, tandis que Château d’eau est un urban store, où l’on trouve une sélection plus pointue de marques Streetwear de seconde main, des sneakers, des planches de skate, des éléments de culture Hip Hop…

© Mercato
© Mercato
© Mercato

Comment avez-vous réussi à faire de Mercato un concept omnicanal ?

 

F.B : Nous avons fait le choix de ne pas nous appuyer sur un CMS existant, qui n’aurait pas pu répondre aux exigences et aux spécificités de la seconde main, mais de développer une solution entièrement sur mesure, qui a nécessité deux années de travail. Nous nous sommes appuyés sur cet outil pour les points de vente et pour la création du site Internet.

En boutique, nos collaborateurs sont tous équipés de tablettes qui leur permettent d’être mobiles et de tout gérer, de l’achat, à l’enregistrement des produits, en passant par la création d’une fiche produits ou encore l’estimation.

 

Quelle a été la tonalité des premiers retours, depuis le lancement de Mercato ?

 

M.C. : Très positive ! Il y a 15 ans, acheter de la seconde main était perçu comme une démarche marginale et très dévalorisante. Depuis 5 ans, l’écologie est devenue un enjeu capital ; on achète désormais de la seconde main par choix. Et même, par envie. Mercato attire donc une nouvelle clientèle, qui ne poussait jamais la porte de Cash Express. Des clients, qui ont entre 17 ans et la trentaine, qui s’identifient au mode de consommation que nous proposons et qui se retrouvent dans l’environnement que nous avons mis en scène. Nos vitrines sont très graphiques, modernes. Ça leur parle !

 

F.B. : Le retour de l’écosystème de la seconde main est, quant à lui, déjà incroyable. Nous qui avions pour projet de nouer des partenariats avec des acteurs de l’occasion, nous sommes touchés et ravis de constater que ce sont eux qui nous contactent spontanément. L’année 2023 s’annonce passionnante.

© Mercato
© Mercato

Pour en savoir plus sur Mercato :

Se rendre  : à la boutique de Bolivard, au Flagship de Beaubourg, à la boutique de Château d’Eau.

Visiter la boutique en ligne.