Vidipi : « Démocratiser la seconde main en empruntant les codes du neuf ».
La boutique Vidipi, à Quimper © Vidipi
E
n pleine expansion, le marché de la seconde main n’en finit pas d’inspirer les créateurs d’entreprises. Bastien Le Rest et Ronan Pouliquen ont ainsi imaginé Vidipi, le premier vide dressing permanent de France. Présentation.
Comment Vidipi est-il né ?
Bastien Le Rest : Ronan et moi, nous nous connaissons depuis que nous avons 5 ans et partageons une belle complicité. En 2019, nous avons lancé notre premier magasin de seconde main, TiMicMac. Un vide grenier permanent, dans lequel nous mettons des espaces à disposition de vendeurs particuliers pour une période de 1 à 4 semaine(s). A cette occasion, nous avons constaté qu’on vendait beaucoup de vêtements pour femmes mais qu’ils n’étaient pas assez mis en valeur. Nous avons donc décidé de lancer un nouveau concept avec Vidipi.
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Parlez-nous de Vidipi…
Le concept est totalement phygital. Il s’adresse aux femmes qui souhaitent vendre leurs vêtements en leur permettant de bénéficier des avantages du physique et du digital. Le principe est le suivant : une vendeuse peut faire une réservation de penderie, préparer ses étiquettes, suivre ses ventes et proposer des promotions le dernier jour, le tout en ligne. Les articles qu’elle souhaite proposer à l’achat sont quant à eux présentés dans le magasin Vidipi. Pour bâtir les contours de cette expérience, nous nous sommes notamment basés sur les mauvais avis de Vinted, afin d’en proposer une version améliorée.
Deux types de penderies sont proposées : la version basique pour une vingtaine de pièces et la version premium pour 20 pièces et 4 accessoires disposé sur une étagère. Dès qu’il y a une vente, la vendeuse peut réapprovisionner son portant et ce durant toute la durée de location, d’un minimum de 2 semaines. A la fin de cette période, la vendeuse récupère ses invendus, et reçoit ses gains.
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Comment vous rémunérez-vous ?
Nous ne prenons pas de commission sur le prix de vente comme dans un dépôt-vente classique mais nous majorons le prix de vente de frais de gestion, par exemple, si une femme souhaite vendre une robe 10 euros, le prix affiché en magasin sera de 13,80€, soit 30% plus cher + 80 centimes.
Quelle est la particularité de la boutique Vidipi ?
Notre objectif étant de démocratiser la seconde main, nous avons imaginé une boutique qui ne ressemble en aucun point à une boutique de seconde main mais qui emprunte les codes du neuf. Quand un client flashe sur un vêtement et s’adresse à la responsable de la boutique pour lui demander le même modèle dans une taille différente, quelle surprise sur son visage en apprenant qu’il s’agit d’un vêtement d’occasion ! Et quelle satisfaction pour nous ! Eux qui n’envisageaient pas d’acheter des produits déjà portés revoient leurs habitudes de consommation.
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Votre objectif est de démocratiser la seconde main, mais aussi de redonner vie au commerce de proximité…
Exactement. Nous commençons à avoir des clientes récurrentes, acheteuses ou vendeuses, ce qui est un très bon signe. Laurence, la responsable de la boutique, et son équipe sont des atouts importants. Elles sont passionnées de mode et de seconde main, n’hésitent pas à signifier à un client quand le choix du vêtement n’est pas judicieux et elles ont un don pour associer des pièces qu’on n’aurait pas pensé marier.
Où trouver Vidipi aujourd’hui ?
Nous avons démarré en version test à Brest mi 2020, pendant quelques mois. Le concept a été validé mais l’emplacement n’était pas idéal. Depuis janvier 2021 la boutique Vidipi se trouve à Quimper, dans la galerie commerciale de Carrefour, où nous profitons d’un parking gratuit et de la venue de clients qui ne sont pas pressés.
Nous avons d’ores et déjà plusieurs projets de développement du concept en franchise, partout en France. Notre business est très prometteur : selon plusieurs études, la seconde main devrait dépasser le marché du neuf d’ici 2025.