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GIE Paris Commerces : réduire la vacance locative et anticiper les nouvelles formes de commerce.

GIE Paris Commerces : réduire la vacance locative et anticiper les nouvelles formes de commerce.
Vignapart (vente de vin nature et biologique en direct des vignerons) : 125 boulevard de Charonne, 11e, © Valentin Urie

Contribuer à l’attractivité de Paris, en implantant des activités de proximité, diversifiées et de qualité. C’est la mission du GIE Paris Commerces, créé en 2017 à l’initiative de la Ville de Paris, pour mener une action sur les locaux vacants situés au rez-de-chaussée des immeubles des trois bailleurs sociaux : Paris Habitat, RIVP et Elogie-SIEMP, ainsi que de leurs filiales HSF, Hénéo, Habitation Confortable et Aximo. Entretien avec Laëtitia Pageot, directrice de ce guichet unique à l’écoute attentive des porteurs de projets et des Parisiens.

 

Pourquoi le GIE Paris Commerces a-t-il été créé ?

 

Laëtitia Pageot : Créé par Paris Habitat, Elogie-Siemp et RIVP, à l’initiative de la Ville de Paris, avec l’aide de la Chambre de Commerce et d’Industrie Paris Ile-de-France et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Paris, le GIE Paris Commerces a pour objectif de réduire la vacance commerciale en favorisant l’implantation de commerces et de services de proximité, diversifiés et de qualité. Nous accompagnons le développement des secteurs d’activités qui répondent aux besoins des Parisiens dans leur vie quotidienne, tant en matière d’alimentation que de soin, de culture, de loisirs.

 

Quel est le profil des commerces sélectionnés ?

 

L.P : Sur 171 relocations réalisées en 2022, 103 concernaient une activité commerciale ou artisanale, soit 60 %. Il s’agit dans la très grande majorité des cas de commerces indépendants et les activités innovantes, circulaires, responsables sont particulièrement encouragées.

GIE Paris : désirée
Désirée (fleuriste) : 96 rue de Meaux, 19e © Valentin Urie

Où sont principalement situées les relocations ?

 

L.P : Nous travaillons dans Paris mais aussi dans quelques communes limitrophes comme Malakoff, Montreuil, Bagnolet, Boulogne, Issy-les-Moulineaux… En 2022, en lien avec la géographie du logement social à Paris, plus de 6 locaux reloués sur 10 l’ont été dans 5 arrondissements de l’est parisien : 12e, 13e, 18e, 19e et 20e.  

 

Mais le GIE Paris Commerces est, comme vous le soulignez souvent, tout sauf une agence immobilière…

 

L.P : Exactement. Notre objectif qui est de relouer, obéit à une stratégie prenant en compte plusieurs acteurs et paramètres. Nous travaillons avec les managers de centres-villes, bien placés pour identifier les besoins des habitants, mais aussi avec les mairies d’arrondissement, la mairie centrale et bien sûr le bailleur. Le GIE est l’intégrateur des attentes de tous ces acteurs.

Nous accompagnons par exemple le plan vélo de la Ville de Paris, en contribuant au développement d’ateliers de réparation et de vente de vélos. Nous aidons également la Ville de Paris à atteindre l’objectif qu’elle s’est fixé concernant les ressourceries, à savoir atteindre une moyenne d’un lieu de réemploi par arrondissement. Et nous restons à l’écoute de la volonté des Parisien.ne.s qui souhaitent mieux s’alimenter et mieux consommer, en favorisant l’implantation de commerces en circuit court, bio, vendant en vrac ou encore anti-gaspi.

GIE Paris Pépins & trognons
Pépins & Trognons (concept-store éco-responsable) : 111 bd Auguste Blanqui, 13e © Pépins & Trognons

En février 2023, le GIE Paris Commerces a célébré l’installation de son 1000e commerce !

 

L.P : Oui ! La librairie indépendante « A l’Ouest », située près du métro Gaité et de la gare Montparnasse. A l’origine de ce projet se trouve Matthieu Hippeau, un ancien professeur de Français qui s’est reconverti et formé à l’INFL (école de la librairie). Son souhait : créer un lieu convivial et chaleureux, pour favoriser les rencontres et la mixité sociale.

 

Dans quelles conditions sont accordés les locaux ?

 

L.P : Le GIE Paris Commerces pratique des loyers au prix de marché, fourchette basse et propose des mesures d’accompagnement pour faciliter l’implantation des activités : pas d’honoraire, ni de frais d’agence, ni de caution, ni de pas de porte. La trésorerie de l’entrepreneur peut ainsi être consacrée aux aménagements intérieurs et au démarrage de son business. Notre objectif est de développer les commerces de qualité, non de viser la rentabilité à tout prix. 

Parmi l’accompagnement que nous proposons figure notamment le programme CoSto de la Semaest, qui vise à aider les commerçants et artisans indépendants qui en ont besoin à relever le défi du numérique. 

 

Pouvez-vous nous citer des exemples de relocations réussies ?

 

L.P : Nous avons travaillé à la recommercialisation de la Rue de la Glacière, en y implantant 5 locataires en même temps : une librairie, un marché bio, une fromagerie, un vélocyste et un concept store made in France. De quoi constituer un petit bloc « Ville du quart d’heure », complété par une maison de santé qui ouvrira dans quelques mois.

La Caserne des Minimes, située derrière la place des Vosges, est également un bel exemple avec ses ateliers d’artisanat, sa galerie, son café associatif et ses cabinets médicaux qui ont pu investir les locaux en rez-de-chaussée de la caserne, formant un véritable lieu de vie pour la centaine d’habitants de cet ancien bâtiment réhabilité.

Difficile de parler d’un projet plutôt qu’un autre mais je citerais également Les Etablis, rue Beaubourg, qui est l’un des premiers ateliers de réparation d’objets ; Mon jardin chocolaté et ses chocolats bio, dans le 14e, ; Le pain, Levain près de la porte de Vincennes, où le boulanger travaille les farines anciennes franciliennes ; Si Si la paillette et ses paillettes écologiques que l’on peut trouver dans le 20e, ; Loom, véritable porte-parole de la mode éthique qui a ouvert sa première boutique, dans le 3e ; ou encore la savonnerie Fleurs de sardines, Rue des Poissonniers.

GIE Paris la route de l'huître
Pépins & Trognons (concept-store éco-responsable) : 111 bd Auguste Blanqui, 13e © Pépins & Trognons

Quel est l’un des principaux défis du GIE aujourd’hui ?

 

L.P : Savoir anticiper les nouvelles formes de commerce et s’adapter aux évolutions. Notre équipe reste en veille permanente, notamment pour trouver des concepts innovants et atypiques. Cette adaptation passe aussi par le renouvellement des modes d’occupation. Le GIE est signataire de la Charte d’occupation temporaire et a ainsi expérimenté une boutique éphémère dans le Village Saint-Paul. Nous travaillons actuellement sur un autre projet de pop-up store qui visera à redynamiser le secteur de la Porte de Montreuil, à la rentrée prochaine.

 

Pour aller plus loin :

Programme CoSto : costo.paris