Frédéric Bonneau, Gibert La Rochelle : “Pour faire venir les clients en boutique, il faut qu’il y ait une vraie valeur ajoutée”
© Gibert La Rochelle
La Rochelle a désormais son enseigne Gibert. Depuis quelques mois, Frédéric Bonneau propose dans son magasin situé quai Maubec, à 100 mètres du Vieux Port, des livres et des disques d’occasion et neufs. Des événements y sont également régulièrement organisés, pour le plus grand plaisir des clients, en quête de lieux vivants favorisant les rencontres culturelles.
Vous avez ouvert un magasin Gibert à La Rochelle en août 2022. Que faisiez-vous auparavant ?
Je suis originaire de La Rochelle et je me suis installé à Toulouse de 2000 à 2022. J’ai commencé à travailler dans la Ville rose pour l’enseigne Gibert en 2001, en tant que réceptionniste au magasin de disques, puis vendeur. J’ai ensuite occupé la fonction de responsable adjoint dans l’espace culturel de Leclerc et j’ai rejoint Virgin Megastore.
En 2008, je suis revenu chez Gibert en tant que responsable du magasin de disques. J’ai évolué sur l’ensemble des postes, de la logistique à la communication, en passant par l’événementiel… En 2022, j’ai eu l’idée d’ouvrir à La Rochelle mon propre magasin Gibert, où je propose des livres et des disques d’occasion et neufs. Je travaille avec Amélie, recrutée une semaine avant l’ouverture !
L’enseigne Gibert est une institution depuis plus de 130 ans…
En 1886, Joseph Gibert, professeur de Lettres Classiques au Collège Saint-Michel de Saint-Étienne, a en effet décidé de « monter » à Paris pour ouvrir, face à Notre Dame, sur le parapet du quai Saint-Michel, quatre boîtes de bouquiniste. Il a inauguré en 1888 sa première librairie, 23 quai Saint-Michel, spécialisée dans le négoce du livre scolaire d’occasion. Grâce à Jules Ferry qui a rendu l’école obligatoire, la librairie a connu un grand succès.
L’enseigne Gibert est une enseigne indépendante qui a toujours proposé de l’occasion et du neuf – l’occasion fait vendre le neuf et vice versa -. Il n’y a pas de centrale d’achats qui décide au sommet ce qui sera présenté sur les rayons ; chacun est libre de constituer son offre, en bonne intelligence.
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Comment avez-vous imaginé et organisé votre magasin Gibert ?
Je pars du principe que les clients qui veulent consommer peuvent aujourd’hui le faire facilement en ligne. Pour les faire venir en boutique, il faut qu’il y ait une vraie valeur ajoutée. Des « Plus » clairement identifiables : un accueil de qualité, un espace agréable et convivial, des événements, un vrai dynamisme…
Quand je suis arrivé, le local était vide ; je suis parti d’une page blanche. J’ai cherché à en fait un lieu accueillant, qui donne envie d’y passer du temps. 150m2 qui respirent, où on peut circuler avec aisance, sans risquer de faire tomber un livre en passant avec sa poussette. Un coin café a été installé avec un fauteuil et des banquettes. Un peu plus loin, une platine est à disposition des clients qui souhaitent écouter les vinyles d’occasion.
L’ambiance sonore est également personnalisée, avec une playlist home made, agrémentée au fil des jours et des coups de cœur.
Amélie et moi prenons soin de changer toutes les semaines les ouvrages et les disques présentés sur les tables, pour que les clients qui reviennent une ou deux fois par mois ne trouvent jamais les mêmes suggestions.
© Gibert La Rochelle
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Comment se sont passés les premiers mois quai Maubec ?
La période de rodage prend peu à peu fin mais il reste encore des points à faire évoluer. Des nouveaux meubles fabriqués par un ESAT arriveront bientôt. Et nous restons particulièrement à l’écoute des demandes des clients, pour adapter notre offre. Nous avons par exemple reçu plusieurs lecteurs d’ouvrages en Anglais et avons décidé de dédier un nouveau rayon à la VO.
Il est important pour vous de faire de la boutique un lieu dynamique, un espace de rencontres. Quels sont les événements réguliers que vous y organisez ?
Nous organisons des showcases, des masterclass, des rencontres avec des auteurs, des cafés littéraires… Nous recevons ces prochaines semaines DJ Pone, à l’occasion de la sortie de son nouvel album et le photographie Fifou, pour la sortie de son livre Archive.
© Gibert La Rochelle
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Que pensez-vous de l’emplacement du magasin ?
Nous ne sommes pas sur le plus grand axe de passage mais à seulement 100 mètres du vieux port, non loin de la rue commerçante St Nicolas. C’est un quartier qui a du potentiel, qui change. Notre exposition plein Sud est un plus très appréciable !
Quelle liberté avez-vous en tant que franchisé Gibert ?
J’ai une ligne directrice mais également toute la liberté pour personnaliser le lieu et mettre avant nos coups de cœur. Ma collaboratrice Amélie est par exemple fan de polars et de SF mais reste bien sûr à l’écoute des clients et garde toujours une place pour les romans qui rencontrent du succès. On essaie aussi de se démarquer : pour la littérature V0, nous faisons de l’import et avons les nouveautés le jour de leur sortie.
© Gibert La Rochelle
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Quel accueil reçoit le magasin depuis son ouverture ?
Pour beaucoup de clients qui entrent dans la librairie et notamment les Parisiens, Gibert est un souvenir d’adolescence, une madeleine d’études. Ils ressentent une agréable nostalgie en poussant notre porte et nous confient que l’enseigne, « c’est toute leur jeunesse » ! Pour ceux qui découvrent le concept, les retours sont très positifs. Nous reprenons les livres et les vinyles contre des bons d’achats avec majoration ou de l’argent.
Vendre les livres qui s’entassent chez soi, c’est extrêmement satisfaisant et un bon moyen de faire des économies.
