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Lauriane, On The other Fish : innover dans la gaieté.

Lauriane et Lucie © On The Other Fish

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longez dans l’univers de Lauriane et de sa boutique On The Other Fish, dans le 19e arrondissement de Paris. Un concept qui a évolué au fil des années et qui cherche encore le lieu idéal pour pleinement s’exprimer.

 

Comment l’aventure On The Other Fish a-t-elle commencé ?

 

En 2015, je me suis lancée dans l’impression textile personnalisée. Les produits étaient vendus en ligne et chez des revendeurs. Ce qui est aujourd’hui une boutique était à l’époque un atelier de fabrication et d’impression, où je présentais aussi quelques pièces de créateurs, comme de la céramique portugaise. La plupart des riverains n’osaient pas rentrer mais certains oui ! Et ils se plaisaient à repasser régulièrement pour découvrir d’éventuelles nouveautés et me voir réaliser les impressions en direct.

C’est comme ça que j’ai peu à peu attrapé le virus du commerce. J’ai transformé le local en boutique grâce à une subvention de la Marie de Paris et avec l’aide d’une agence d’architecture spécialisée en réemploi et en énergies renouvelables. Nous avons organisé l’espace en deux parties : d’un côté les personnalisations textiles On The Other Fish et de l’autre une sélection de jouets et d’objets originaux de marques coups de cœur. L’imprimante était toujours visible mais davantage cachée, dans le fond de la boutique.

© On The Other Fish

Comment vous y prenez-vous pour vous faire connaître et développer votre business ?

Ma boutique n’est pas idéalement placée donc… je me bouge ! Beaucoup ! J’essaie d’animer le lieu, de faire venir les habitants, de fédérer les commerçants, même si ça ne fonctionne pas toujours.

Pendant le deuxième confinement, d’octobre à décembre 2020, les boutiques étaient fermées et j’ai essayé de mettre au point un site Internet recensant les boutiques du 19e, pour que les petits commerçants comme moi puissent y faire de la vente en ligne. Mais chacun a préféré se débrouiller seul …

Pendant le troisième confinement, durant lequel les clients pouvaient faire du Click and Collect, j’ai décidé de m’associer avec Raphaëlle, qui anime Les Pépites du 19e, un média local indépendant. Pour inciter les habitants du quartier à se rendre chez les commerçants, nous avons organisé une chasse aux œufs de Pâques, qui a eu beaucoup de succès. Nous avons renouvelé l’expérience l’année suivante et également proposé un événement pour Halloween.

Et les réseaux sociaux ?

J’y accorde beaucoup d’importance. Avec Lucie, l’illustratrice qui travaille avec moi à la boutique, nous n’hésitons pas à nous mettre en scène dans les Reels et les Stories sur Instagram pour offrir des séquences joyeuses et colorées. Il faut avouer que l’animation des réseaux sociaux prend énormément de temps mais j’aime ça et les publications ont un impact positif sur les ventes. Quand on présente un nouveau sac ou une belle bougie, on a toujours quelques clients pour venir les acheter dans la foulée.

© On The Other Fish

Vous ne manquez pas d’idées et de projets…

Quand ta boutique n’est pas bien placée, il faut être partout ! Je vais même devenir présidente de l’association des commerçants de Secrétan.

Le principe d’une association de commerçants est d’organiser des vide-greniers pour récolter une partie de l’argent qui servira à financer les illuminations de Noël – le reste provenant d’une subvention de la Mairie de Paris –.

Installer des illuminations dans ma rue signifie rendre ma boutique plus visible. Toutes les idées sont bonnes à prendre pour exister aux yeux des passants.

Si l’adresse de votre local était adaptée au format Atelier, il n’en est pas de même pour la boutique, qui souffre donc d’un manque de fréquentation…

Il y a quand même une école dans la rue, mais les familles ne passent pas forcément devant la boutique pour venir et repartir, préférant l’accès par l’Avenue Secrétan. Je trouve des astuces : j’ai par exemple investi dans une bonbonne d’hélium pour gonfler des ballons, que je dispose à l’extérieur. Cela permet à la fois d’attirer le regard mais aussi d’intéresser les parents qui recherchent de type de ballons pour leurs enfants. Mais il faut avouer que la rue Sadi Lecointe est loin d’être idéale pour une boutique et c’est un frein pour le développement de mon business. C’est suffisamment problématique pour que j’envisage de changer de quartier, alors que j’ai tout construit dans le 19e.

Comment imaginez-vous la suite ?

Je cherche un autre local mais les pas de porte sont très chers. Je suis en lien avec un organisme qui s’occupe des pieds d’immeubles des logements sociaux et qui peut proposer aux commerçants qui sont sélectionnés un local vacant contre un loyer dans la moyenne du quartier mais sans pas de porte. Une commission se réunit régulièrement et mon dossier fait partie des prochains à être examinés pour un local idéalement situé dans le 11e arrondissement. Je croise les doigts. Sinon, je poursuivrai ma recherche.

Qu’aimez-vous le moins et le plus dans votre métier ?

Je regrette qu’il n’y ait pas assez d’entraide entre commerçants. Chacun défend son petit bout de gras alors qu’on est plus forts ensemble non ?!

Mais le contact avec les clients me porte. J’adore ce moment où nous réfléchissons ensemble pour trouver LE cadeau idéal.

Pour aller plus loin :