Martin et Pierre, propriétaires du magasin fermier Blette comme chou : « En plein mois de février, on ne propose ni tomates, ni de fraises ».
© Blette comme chou
Quand l’occasion de racheter Blette comme Chou s’est présentée, Martin et Pierre Taveau n’ont pas hésité très longtemps. Une bonne opportunité pour les deux frères qui avaient déjà pour projet de rejoindre dans quelques années la ferme familiale tenue par leur père et leur oncle.
Comment l’aventure Blette comme Chou a-t-elle commencé ?
Martin et Pierre : Depuis une trentaine d’années, la ferme exploitée par notre père et notre oncle produit des pommes de terre, qui sont en partie vendues directement sur place. En 2019, nous avons décidé d’investir dans un distributeur automatique de pommes de terre, installé à l’entrée de la ferme. Une machine vraiment pratique pour ceux qui n’ont pas le temps de venir au magasin ou de retirer un drive.
Pendant ce temps, deux jeunes femmes prénommées Capucine et Cécile créaient la boutique Blette comme Chou et achetaient, elles aussi, deux distributeurs, installés à 10 kilomètres de chez nous. A la fin de l’année 2021, elles nous ont contactés pour nous proposer de racheter les deux machines. Au fil de la discussion, nous avons appris qu’elles voulaient vendre leur société pour se consacrer à d’autres activités. Comme nous avions déjà dans l’idée de rejoindre notre père d’ici quelques années, nous avons tout racheté, pour commencer à mettre un pied dans la ferme. Nous arrivons à combiner le développement du magasin, son approvisionnement et les activités de la ferme auxquelles nous commençons à prendre part.
© Blette comme chou
Quelle est la particularité de la boutique Blette Comme chou ?
Martin et Pierre : Le magasin d’origine, qui était à Villeneuve-sous-Dammartin, a été déplacé dans notre corps de ferme, à Saint-Mesmes. Nous y vendons des produits régionaux, direct producteur, de saison et locaux. En plein mois de février, nous ne proposons ni tomates, ni fraises, ni oranges, ni bananes. Les fruits et les légumes sont cultivés par nous-même ou par des maraîchers et des agriculteurs implantés à 35 kilomètres maximum autour de chez nous. Et il en est de même pour la viande et le fromage qui proviennent d’éleveurs et de producteurs locaux que nous connaissons.
Comment décrire la boutique ?
Martin et Pierre : Nous avons gardé l’esprit de l’ancienne boutique, qui était très bien aménagée. Le lieu est très lumineux. On y trouve de grands cageots à légumes et à fruits, un frigo vitré pour la viande, une belle vitrine à fromages et un rayon épicerie composé de produits tels que du miel, de la confiture, des pâtes, des légumes secs, des chips, des gâteaux apéritifs… Pour garnir cet espace, nous allons un peu plus loin que pour les produits frais, mais jamais à plus de 100 kilomètres de la ferme. Nous essayons régulièrement de nouveaux produits que nous sourçons grâce à nos rencontres et à nos connaissances. C’est un vrai plaisir de faire découvrir autant de variété et d’artisanat de notre région.
Que sont devenus les distributeurs ?
Martin et Pierre : Nous avons gardé ceux de Capucine et Cécile, situés à Othis et Saint-Mard et celui qui se trouve à l’entrée de notre ferme. C’est ce dernier qui fonctionne le mieux d’ailleurs car les clients font tout de suite le lien avec nos produits et se sentent en confiance.
Ces machines, accessibles 7j/7 et 24h/24, sont très pratiques pour ceux qui n’ont pas le temps de venir jusqu’à nous. Nous proposons des œufs, des compositions de légumes renouvelées chaque semaine avec des recettes, des pommes de terre et des produits d’épicerie fermière. La fraicheur est garantie grâce à une récolte et un approvisionnement quotidien et des distributeurs réfrigérés.
© Blette comme chou
Qui sont vos clients aujourd’hui ?
Martin et Pierre : Nous avons en fait affaire à une clientèle très variée. Nous la pensons composée de personnes qui cherchent des produits locaux et de qualité, attachés à la gastronomie locale et qui veulent soutenir les producteurs locaux en achetant leurs produits.
Elle inclut des personnes de tous âges et de tous milieux sociaux, mais elle est généralement composée de personnes qui accordent de l’importance à la qualité et à la provenance des aliments qu’ils consomment. Ce phénomène est d’ailleurs accentué depuis la crise du Covid pendant laquelle nous avons été nombreux à prendre conscience de l’importance de privilégier la consommation locale. Les clients peuvent être des particuliers qui cherchent à acheter des produits frais pour leur propre consommation, mais aussi des restaurateurs, des traiteurs ou des commerçants qui cherchent à s’approvisionner en produits locaux pour leur propre activité.
Nous voyons aussi des clients qui viennent acheter des produits chez notre oncle et notre père qui sont contents de trouver un peu plus de variété à la boutique. Nous pensons que nos clients sont familiarisés avec un positionnement prix un peu plus élevé que dans les grandes surfaces vu la qualité des produits que nous proposons. Pour les fruits et les légumes, nos prix sont équivalents à Grand Frais par exemple ou au marché, mais pour la viande et l’épicerie qui ne sont pas produits sur place, le tarif est plus élevé.
Quel est donc le programme des prochaines années ?
Martin et Pierre : Nous prévoyons de développer notre boutique, de proposer toujours plus de variété, et de mettre l’accent sur la transformation des légumes et fruits en proposant des recettes, et pourquoi pas, plus tard, des ateliers…
Nous envisageons aussi l’achat d’autres distributeurs automatiques pour les implanter dans quelques autres villes afin de rendre accessibles nos bons produits à un maximum de personnes.
Et enfin, nous cherchons en ce moment à entrer en contact avec des comités d’entreprises (appelés CSE maintenant), afin de leur proposer nos paniers de fruits et légumes en livraison une fois par semaine afin que les salariés puissent repartir avec une petite variété de produits à cuisiner chez eux.
Cela va faire une année que nous avons repris la boutique et nous sommes très contents de la voir évoluer. N’hésitez pas à venir nous rendre visite à Saint-Mesmes !