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Solène Coatanea, Jermène Paris : « Le contact humain est une grande source d’épanouissement. »

© Jermène Paris

Jermène, c’est une histoire de cousines complices, qui partagent des valeurs et une vision communes. Depuis novembre 2022, Solène et Charlotte redonnent vie aux objets dans un univers dédié à la seconde main, dépoussiéré et coloré.

 

Quel chemin vous a mené jusqu’au 20 rue d’Hauteville, dans le 10e arrondissement de Paris ?

 

Solène Coatanea : J’occupais auparavant un poste de marketing dans une start-up de la mobilité durable et ma cousine Charlotte était commerciale chez Too Good To Go. Nous avions donc déjà un pied dans le business responsable. 

Nous avons toujours aimé chiner et nous sommes passionnées de déco. Nous avons réfléchi à ce qui manquait dans le retail dédié à la seconde main et avons réalisé qu’il n’existait pas encore de boutique qui reprenne les codes du retail classique, avec lesquels les gens sont à l’aise, et qui mette en même temps en valeur des objets pour leur donner une seconde vie. Nous avons donc décidé de la créer.

 

Comment avez-vous imaginé Jermène Paris ?

 

S.C : L’idée est de valoriser les pièces, leur histoire et de faire de la seconde main la plus sexy des options. Un objet peut passer inaperçu aux yeux d’un client s’il est juste posé sur étagère. Bien mis en scène, disposé au bon endroit, il prend vie et donne envie. Nous avons imaginé une boutique milieu de gamme, entre l’antiquaire et Emmaüs, pour prouver que l’on peut avoir un intérieur 100% seconde main, vintage, upcyclé et en même temps très moderne, joyeux et coloré. 

 

Quel a été le plus gros challenge au départ ?

 

S.C : Charlotte et moi avons toujours beaucoup chiné mais pour nos propres intérieurs. Disposer de stock suffisant pour une boutique, c’est autre chose. Nous avons donc décidé de faire appel à des Insta Brokers et de leur proposer une expérience retail physique. L’idée était d’exposer quelques-uns de leurs objets sur le même concept que le dépôt vente qui se fait beaucoup dans la fripe. Nous les avons réunis au sein du « Club Jermène », qui compte aujourd’hui une quarantaine de membres. Nous exposons une quinzaine d’entre eux chaque mois.

© Jermène Paris

Pourquoi avoir également décidé d’ouvrir un bar à thés au sein de la boutique ?

 

S.C : Pour donner de la vie au lieu et le dynamiser. Pour montrer, de manière très concrète, que l’on peut boire dans des tasses de seconde main, déguster un gâteau maison dans des assiettes chinées et passer un excellent moment. D’ailleurs, bien souvent, les clients se parlent, échangent sur la seconde main, les pâtisseries… Cela fait partie des belles surprises. Je n’ai jamais observé ce phénomène dans les cafés mais il faut croire que la boutique offre aussi un autre rapport au temps. D’ailleurs, nous nous sommes aperçues que lorsque nous commençons à poser des questions aux clients, ils sont toujours très heureux de parler. A Paris, il est sans doute devenu plus rare de prendre le temps d’établir un vrai contact, sincère et de qualité.

 

Comment avez-vous envisagé le développement de Jermène Paris ?

 

S.C : Nous mettons peu à peu en place une offre pro, en proposant de la scénographie pour des diners privés, des lancements presse ou pourquoi pas des mariages. Tout a commencé lorsque des restaurateurs du quartier sont venus nous voir pour nous demander d’aménager des salles et d’imaginer des ambiances. Nous nous sommes dit : mais oui, pourquoi pas !

 

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre nouvelle vie de commerçantes ?

 

S.C : Porter un projet de A à Z, de l’idée à la concrétisation, nous a passionnées.

Et depuis l’ouverture de la boutique, en novembre dernier, le contact humain est une grande source d’épanouissement. Quand on fait une « école de commerce », on est en fait très loin des réalités de terrain d’un commerçant de quartier. C’est un plaisir pour nous que de pouvoir raconter à nos clients l’histoire des produits présents en boutique mais aussi notre démarche de façon plus générale. Nous nous apercevons aussi que notre métier comprend une bonne part d’éducation, notamment pendant les périodes de soldes qui se pratiquent encore dans beaucoup de commerces mais pas chez Jermène : expliquer pourquoi solder pour se débarrasser d’une surproduction ne fait pas du tout partie de notre modèle, inciter chacun à considérer la valeur d’un objet plus qu’un simple prix… Voilà une mission qui a du sens pour nous et qui enrichit notre quotidien.

 

Pour aller plus loin :

Visiter le site web de Jermène Paris.

Se rendre à la boutique.