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La réalité augmentée par Wonder Partner’s : tout sauf un gadget.

Alexis Thomas, fondateur de Wonder Partner’s.
© Wonder Partner’s

Fondée en 2018, la start-up Wonder Partner’s est devenue, en quelques années, l’un des plus gros acteurs français de la réalité augmentée à destination des retailers. Située à Nantes, l’entreprise emploie une trentaine de salariés et se développe rapidement pour pouvoir absorber une demande croissante. Entretien avec Alexis Thomas, son fondateur.

 

Vous avez cofondé Wonder Partner’s avec pour objectif « de rendre la réalité augmentée accessible à tous ». Comment l’aventure a-t-elle démarré ?

 

Alexis Thomas : En 2016-2017, la réalité augmentée était plutôt une technologie à destination du monde médical, industriel ou militaire. Avec Patrick Gluck, mon associé, nous trouvions cette technologie si géniale que vous avons voulu en faire profiter le plus grand nombre. Nous avons lancé notre activité en créant des albums de coloriage qui prenaient vie en réalité augmentée. Plus de 60 000 exemplaires ont été vendus en 2018. Cette première étape nous a ouvert les portes de la grande distribution et de grandes industries comme l’automobile, avec une opération d’animation au Mondial de l’Automobile pour Renault.

Nous avons peu à peu abandonné l’album de coloriage pour nous concentrer sur le catalogue de Noël qui prend vie en réalité augmentée.

 

Avec quels retailers avez-vous travaillé depuis la création de Wonder Partner’s ?

 

A.T : Nous avons débuté avec le développement d’un catalogue de Noël en réalité augmentée pour Carrefour, où 100% des jouets prenaient vie. Depuis 2019, nous travaillons avec ce grand acteur de la distribution pour l’intégralité de leurs opérations en réalité augmentée. Nous avons ensuite collaboré avec Casino, System U, Leclerc ainsi que des spécialistes de l’aménagement de la maison tels que des fabricants de poêles à bois, de mobilier, de spa…. Nous proposons aussi notre savoir-faire à des maisons de luxe.

© Wonder Partner’s

Comment parvenez-vous à répondre à la demande de ces clients haut de gamme ?

 

A.T : En plus d’être une entreprise technique, Wonder a développé son propre studio 3D. Pour une maison de luxe comme Balmain, avec qui nous travaillons depuis 3 ans, nous avons développé des savoir-faire industriels qui permettent d’obtenir un rendu quasiment identique au réel. Un sac à main peut être fabriqué avec des cuirs complètement lisses, semi-lisses, grainés… Nous sommes capables de transposer ces rendus de texture en réalité augmentée, avec un effet de matière très proche du réel. Pour l’instant, nous sommes les seuls à proposer cette technologie.

© Wonder Partner’s

Plus globalement, quelle est la particularité de la technologie Wonder Partner’s ?

 

A.T : La singularité de Wonder est de réussir à verrouiller l’ensemble du parcours d’achat, que ce soit à partir d’un catalogue papier, du web, des réseaux sociaux, ou de la télévision. Notre technologie peut s’implanter partout pour pouvoir créer une expérience d’appropriation du produit via la réalité augmentée. Ce qui garantit nos bons résultats.

 

Qu’entendez-vous par « bons résultats » ?

 

A.T : Grâce aux outils de mesure de la donnée que nous avons développés, nous connaissons précisément le nombre d’utilisateurs et de clics, le temps de cession, la géolocalisation des utilisateurs… Nous pouvons mesurer l’effet du Paper-to-Web et le taux de conversion. 

Pour Carrefour Jardin par exemple, nous avons distribué des catalogues papier dans lesquels 100% des produits présentaient un QR code permettant de visualiser le produit en réalité augmentée et de l’ajouter directement dans son panier. Sur la première semaine, + 82% de connexions ont été enregistrées sur le site Carrefour.fr, entité Jardin. Les produits ont quant à eux bénéficié d’un taux de conversion de +15 à +18% sur l’ensemble de nos clients en moyenne.

© Wonder Partner’s

Existe-t-il encore des réticences chez les prospects que vous rencontrez ?

 

A.T : Il y a quelques années, seul comptait l’effet « Waou » des expériences de réalité augmentée. Mais les résultats en termes de business se sont révélés très décevants. Aujourd’hui, beaucoup retailers confondent encore réalité virtuelle et réalité augmentée, qui est alors perçue uniquement comme un gadget. Notre défi est de prouver, et de continuer à prouver, que la réalité augmentée est véritablement un atout dans le parcours utilisateur et dans la validation des ventes des ajouts aux paniers. Chez Wonder, nous pensons la réalité augmentée comme un outil business.

 

Quel est le grand défi qui vous attend maintenant ?

 

A.T : 2024 sera l’année de la réalité augmentée avec la sortie d’Apple Vision Pro, que nous envisageons véritablement comme un accélérateur énorme d’activité.  Le défi sera donc pour nous de continuer à prêcher la bonne parole, parler de nos technologies puis d’absorber la croissance et la demande.

© Wonder Partner’s