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BIEN VU, le réemploi au service des mises en scène du retail.

© Bien Vu

Studio de création de décors misant sur le local et le réemploi pour limiter les déchets et l’empreinte des projets, Bien vu propose aux marques d’aménager leurs boutiques, pop-up, vitrines ou stands. Entretien avec Noémie Julienne, sa cofondatrice.

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© Bien Vu

Tout a commencé en 2019. Racontez-nous… 

 

Noémie Julienne : Avec Flora Gressard, directrice artistique et illustratrice, nous avons pensé ce projet dès 2019. Je faisais alors partie de l’équipe Brand Content de l’entreprise Heineken, travaillant plus précisément sur la stratégie événementielle. La question du devenir des différents décors utilisés a commencé à m’occuper l’esprit. Flora se posait les mêmes questions, dans le milieu de l’édition. Nous avons imaginé un studio de création qui intègrerait la contrainte du travail de décoration à partir de l’existant, en misant sur le local et le réemploi. Un processus créatif inversé finalement.

Mais avant de nous lancer, nous nous sommes donné deux ans pour partir à la rencontre des éco-créateurs. 15 portraits et 3 city-guides plus tard, nous avons bâti un réseau de partenaires suffisamment solide pour créer notre studio ! Aujourd’hui le média évolue et s’intéresse plus particulièrement aux tendances déco et aux influences vintage, toujours sous le prisme de l’éco-créativité.

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© Bien Vu

Pour quels projets les marques font-elles appel aux services de Bien vu ?

 

N.J : Il peut s’agir de pop-up store d’une durée plus ou moins longue, certains étant très axés sur une logique de saisonnalité, comme les fêtes de Noël, ; ou de marques nées sur le digital qui ont envie de tester le physique pour devenir, à terme, omnicanales.

Nous collaborons aussi avec des marques qui ont des corners dans de grosses enseignes, des show-room, des stands sur des salons, et qui ont besoin d’être accompagnées.

Nous théâtralisons les vitrines qui doivent être fabriquées avec des matériaux naturels. Tous les éléments sont bien sûr de fabrication française et le poids du décor a été optimisé pour réduire le bilan carbone. Nous travaillons sur la signalétique en réemploi, les éléments de décor bien pensés et placés dans le parcours client…

Et nous anticipons aussi l’après, en revalorisant tous les matériaux utilisés.

© Bien Vu

Racontez-nous l’un de vos projets…

 

N.J : À l’occasion du salon du livre jeunesse, nous avons créé un stand en réemploi pour la maison d’édition jeunesse Marcel et Joachim, dont l’univers visuel est très pop et coloré. Très vite, nous avons eu l’idée d’un décor de cuisine seventies. Nous avons consulté le catalogue de Label Emmaüs et avons eu un coup de cœur pour un buffet en formica jaune. Nous avons ensuite chiné un frigo vintage vert menthe et crème dans lequel étaient rangés les livres, choisi une table de cuisine et un porte-manteau perroquet, rassemblé bocaux, tasses et paniers seventies. Nous avons aussi encadré et affiché au mur les épreuves de Marcel et Joachim. 

À la fin du salon, le mobilier a entièrement été récupéré par Emmaüs ; et nous leur avons fait don du frigo. Nous avons conservé les petits objets pour pouvoir les utiliser sur d’autres projets.

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© Bien Vu

Sur qui vous appuyez-vous pour trouver votre matière première ?

N.J : Depuis trois ans, nous avons développé un super réseau à Paris, Nantes, Lille et Marseille de menuisiers qui ne travaillent qu’avec du bois en réemploi, créateurs et designers qui upcyclent les matériaux, sérigraphes qui n’emploient que des matières naturelles, imprimeurs en risographie, valoristes, fleuristes qui ne proposent que des fleurs françaises et de saisons et brocanteurs.

© François Rouzioux

Quels sont les marques ou les boutiques qui vous inspirent aujourd’hui ?

 

N.J : La marque Patine est, depuis ses débuts, une source d’inspiration pour nous. Son identité, sa tonalité et bien sûr ses valeurs.

La marque de seconde main entremains et ses prises de parole irrévérencieuses et décalées, nous touchent également beaucoup. Sans oublier la plateforme de marque vintage haut de gamme Imparfaite.

Côté boutique, nous aimons particulièrement celle de la marque Make my lemonade, dans le 10e arrondissement de Paris. Elle est très adaptée à l’expérience client. Très juste.

Je pense aussi à Balzac Paris, également dans le 10e, qui a très bien tiré son épingle du jeu. Née sur le digital, la marque a parfaitement su se transposer dans le physique, en tirant parti de l’expérience utilisateur en ligne. La sélection retail est très bien pensée, l’espace est très bien exploité. Une réussite.

© Bien Vu