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Emblème, la maison de joaillerie parisienne circulaire.

Laurent Berthuel et Agathe Gauthier
© Emblème

En 2023, Laurent Berthuel et Agathe Gauthier créent la marque de bijoux Emblème : des pièces éthiques et durables en Or 18K issu de déchets informatiques. Un projet unique, basé sur la réutilisation de l’existant en circuit très court pour le transformer en objet éternel.

 

Comment le concept d’Emblème, alliant revalorisation et luxe, est-il né ?

 

Agathe Gauthier : L’idée a germé dans l’esprit brillant et visionnaire de Laurent, qui a fondé, il y a 16 ans, la société Printerre, pionnière dans le reconditionnement d’imprimantes et de consommables d’impression responsable, qui emploie aujourd’hui 130 personnes. 

Laurent a commencé à se questionner il y a plusieurs années sur la possibilité de revaloriser l’or qui se trouve dans les circuits électroniques. Et après 4 années de recherche, il a réussi à développer une machine capable de relever ce défi.

L’or extrait est de l’or pur 24K, qui, mélangé avec de l’argent et du cuivre, devient de l’or 18K, la norme en France pour la joaillerie. Car l’idée de Laurent était de créer des bijoux, ces objets éternels qui se transmettent de génération en génération et qui s’offrent pour les belles occasions. 

C’est à ce moment-là qu’il m’a parlé de son projet. Nous nous connaissions depuis nos études et notre association nous est apparue comme une évidence.

 

Que faisiez-vous auparavant ?

 

A.G : J’ai été formée dans de très belles maisons de luxe, au retail. J’étais une personne de terrain et j’ai eu la chance de suivre de nombreuses formations savoir-faire, produit, qualité… Je suis ensuite partie quelques années en Afrique, avec mes enfants. Ma vie a alors totalement changé, bien loin de la société de consommation. Quand je suis revenue en France, j’ai eu besoin de me lancer dans un projet porteur de sens et auquel je croyais réellement.

 

Qu’avez-vous pensé de l’idée de Laurent lorsqu’il vous l’a présentée ?

A.G : J’ai trouvé le concept génial. Emblème, c’est l’opportunité de rendre l’économie circulaire désirable et de parler du sujet de la revalorisation à un public encore peu confronté à cette démarche.

 

Comment avez-vous choisi de lancer la toute première collection ?

A.G : De façon assez disruptive… sur Ulule. L’idée est en effet de créer une très belle maison en s’appuyant sur le savoir-faire joaillier français mais sans suivre les règles conventionnelles. Nous avons fait campagne sur Ulule pendant 35 jours, avec un objectif de 20 pièces, atteint à 125% ! Une excellente nouvelle pour notre proof of concept.

© Emblème

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Et pendant la durée de la campagne, la marque était présente chez Mercato

 

A.G : Tout à fait. Nous nous sommes d’abord installés dans la boutique de Bolivar, dans le 19ème arrondissement, puis dans celle de Rambuteau, dans le 3ème arrondissement. Cette expérience a été extrêmement intéressante et les retours très positifs. Beaucoup de personnes ignorent que l’on peut retrouver des métaux précieux dans les déchets électroniques. Pourtant, chaque Français jetterait entre 17 et 24 kilos de matériel électronique par an.

 

Si les bijoux Emblème sont éthiques et durables, il en est de même pour les écrins que vous avez choisis. Sur quoi portait la réflexion que vous avez eue à ce sujet ?

 

A.G : Le packaging est un point très important au sein de l’économie circulaire. C’est tout un sujet quand on veut consommer responsable ! Mais impossible de s’en passer lorsqu’on vend un bijou en or.

Nous avons décidé de créer notre propre écrin, avec l’aide de la société française Le Pavé, qui fabrique un matériau appelé Soft Surface, à partir de déchets plastiques. Le résultat est une boîte très design, qui peut avoir une seconde vie, comme boîte à bijoux ou vide-poche. A l’intérieur, se trouve un coussin réalisé à la main en France, avec des chutes de soie de grandes maisons. 

 

Quelles sont les prochaines étapes importantes pour Emblème ?

 

A.G : Nous sommes à la recherche d’investisseurs afin d’ouvrir un premier show-room à Paris et développer de nouvelles collections.

En parallèle des ventes en direct sur notre e-shop, nous comptons renouveler l’expérience du pop-up store et nous aimerions que la marque soit commercialisée dans les Grands Magasins – Bon Marché, Galeries Lafayette, Printemps…-. Le rêve ultime serait que nos bijoux soient vendus chez WhitebiRd, qui sélectionne des créateurs produisant en très petites séries et qui ont une démarche très artisanale.

 

Pour en savoir plus :

Printerre